Les événements du 11 septembre,
on le sait, ont marqué les esprits et un bon nombre d'artistes
américains se sont interrogés sur leur propre rôle
et celui de leur pays.
Pour le contrebassiste Charlie Haden, le rêve américain
est une vision impeccable et séduisante : " Cet album
a vu le jour pour exprimer ce que je ressens pour mon pays, qui
est fondé sur la capacité d'avoir des rêves
et de créer. Ces morceaux sont dédiés à
tous ceux qui rêvent encore d'une société
capable de compassion et d'intelligence créative, respectueuse
de la valeur de la vie pour nos enfants et pour l'avenir. "
Et il faut bien le reconnaître, cet album a tout d'un rêve,
sorte de tapis de velours pour un road- motive aux accents d'aurore
boréale que vient enraciner les notes lourdes de sens de
la contrebasse du leader.
Il a choisi pour illustrer ses songes, des compositions de ses
compatriotes, Pat Metheny, Keith Jarret, Brad Mehldau, Ornette
Coleman entre autres
Il s'est entouré d'un trio de
rêve (décidément) Brian Blade à la
batterie, Michael Brecker au saxophone et le susnommé Brad
Mehldau au piano. Un orchestre de trente-quatre cordes vient enrichir
ce quartette lumineux, apportant comme dans ces précédents
albums avec le Quartet West un indéniable côté
cinématographique. Le doux rêve d'un utopiste qui
veut y croire encore et toujours, un disque qui renvoie vers soi-même.
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