Comme un grammairien serait nous faire aimer la langue française
sans contrainte, par des anecdotes, des détours en clin
d'il et sa parfaite maîtrise du langage, Kenny Garrett
nous emporte dans son langage à lui, la musique, bien au
delà des notes.
Le saxophoniste explose ici littéralement, livrant son
meilleur album. Pour se faire, il s'est entouré d'une prodigieuse
rythmique formée de Vernell Brown au piano, Charnett Mofett
à la contrebasse et Chris Dave à la batterie (remplacé
sur le dernier titre par Eric Harland) qui va soutenir avec puissance
les longs solos sans lacune du leader.
Qu'il soit au soprano ou à l'alto, Kenny Garrett transcende
sa musique avec par moment des éclairs qui rappellent John
Coltrane. Et si les premiers titres emportent tout sur leur passage,
on aura plaisir à découvrir un havre de paix avec
des ballades où il s'exprime avec délicatesse.
Une reprise, What is this thing called love ? de Cole Porter
et huit compositions personnelles de bonne facture, une production
assurée par Marcus Miller et le tour est joué pour
vous embarquez au pays du jazz même si un disque plus court
aurait évité des titres un peu légers (mais
pas désagréables non plus, alors ?).
Standard of language nous livre ce que le jazz contient de beauté,
d'inspiration et d'esprit quand on dépasse la virtuosité.
Mettez-vous au plus vite la leçon dans les oreilles.
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