On les croyait plongés pour toujours dans le côté
obscur, il n'en est rien ! Après de (trop) longues années,
dures pour tous les fans que nous sommes, Iam décide enfin
de revenir sur les devants de la scène avec un nouvel album,
justement et poétiquement (politiquement aussi ?) intitulé
Revoir un printemps, les Iam nous font un beau cadeau...empoisonné
?
On n'ira pas jusque là, mais il faut avouer que dès
la première écoute on sent que ce Iam à des
airs de "syndrome Metallica" : une longue absence et
un retour mitigé. En effet, aucun de nous n'oubliera l'interplanétaire
référence : L'école du micro d'argent, et
le groupe était attendu au tournant. Virage à moitié
réussi, tant ce nouvel arrivant est extrême dans
ses qualités et ses défauts.
Expliquons-nous : on sera tous d'accord pour dire que musicalement
parlant, les samples sont plus travaillés, plus intéressants
avec un gros son, que sur les autres albums. Oui mais voilà
: où est passée la hargne marseillaise revendicative
? Peut-être enfouie dans les profondeurs d'un âge
où la fougue laisse sa place à la sagesse. Oui,
voilà, c'est avec un album sage qu'Iam marque son retour,
teinté de duos discutables : le très international
Noble art avec Method Man et Redman (premier single) ou le gentillet
Bienvenue, en duo avec Beyoncé, nouvelle hégérie
RnB.
Côté paroles, on n'ira pas par quatre chemins, c'est
assez limité, sans être mauvais : certains titres
tels que Stratégie d'un pion, Mental de Viet-cong ou le
splendide Revoir un printemps, ainsi que des phrases très
goûteuses comme " La patience est un arbre, dont la
racine est amère et le fruit doux" redressent la barre.
Et Freeman, sans vouloir être méchant, c'était
objectivement mieux quand il était moins présent
(même si ses projets solos sont d'une qualité certaine).
Mais non tout n'est pas noir, attendez ! En fait, il faut tout
simplement plusieurs écoutes pour trouver une véritable
âme à ce disque. Il faut avoir la patience de bien
gratouiller à la surface pour percevoir la bonne aura qui
s'en dégage : Revoir un printemps est lui aussi un point
fort de la carrière du groupe, tant il est mûr. Même
si on sait que 60 titres avaient été enregistrés,
ceux là sont dans l'ensemble un bon millésime auditif,
qui fera plaisir aux amateurs de bon rap francophone. On écoute,
on écoute, et comme par magie le noir vire au blanc, il
faut savoir prendre son temps.
Quand on parle d'Iam, on est forcément exigeant, tant
il a marqué notre vie musicale, et ce pour n'importe quel
amateur de musique, que l'on soit rappeur, métalleux, jazzman,
technoîde, on n'a qu'un mot à la bouche : merci pour
tout, messieurs.
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sur Iam.
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