Sans transition, nous voilà repartis du côté
de chez Roadrunner Records, qui a décidé de faire
confiance, comme à son habitude, à un jeune groupe,
du nom de Red Tape, réputé outre-Manche pour être
sans compromis ni concession. Leur album se nomme Radioactivist,
et n'est pas sans nous rappeler d'illustres groupes passés
entre les mains de Roadrunner. Red Tape sont-ils de bons poulains
?
Oh que oui ! Car l'habile mélange de métal et de
punk est loin d'être du réchauffé ou du son
formaté. Alliant thrash, punk et métal, chant poussif
et mentalité "eighties", Red Tape se forge une
vraie personnalité à l'heure où la loi du
marché forme celle de nombreux autres jeunes groupes. Armé
de son éthique de "fait le toi-même", Red
Tape s'est pris en main pour échapper aux mailles du filet
marketing, et par là même de l'énième
groupe de métal en cette époque de décadence
musicale.
Radioactivist est loin de faire l'apologie sonore de la "mélodie"
captatrice d'attention. Ici, on a à faire à une
mélodie travaillée, qui n'en est pas nécessairement
une d'ailleurs, en ce sens c'est un album écorché
vif, saignant encore de rage, celle d'un jeune groupe qui s'est
"balancé" dans les bacs. Damage control, Stalingrad,
Divebomb ou encore Droppin' bombs on your moms vous le confirmeront
: on ne fait pas ici de dentelle radiodiffusable.
Malgré une durée fort limitée (environ 35
minutes), on est loin du cliché de la "mine à
singles". On a là un puit d'or noir, qu'il va falloir
extraire avec précaution, afin de ne pas brusquer trop
les choses. Une excellente entrée en matière !
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