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Diana Krall - The girl in other room.

Verve / Universal - Jazz.

Diana Krall

  1. Stop this world
  2. The girl in the other room
  3. Temptation
  4. Almost blue
  5. I've changed my adress
  6. Love me like a man
  7. I'm pulling through
  8. Black crow
  9. Narrow daylight
  10. Abandoned masquerade
  11. I'm coming through
  12. Departure bay

Diana Krall est parvenue depuis plusieurs années à être une pièce maîtresse du jazz actuel, son précédent album en studio paru en 2001 : The look of love s'est vendu à plusieurs millions d'exemplaires et sa prestation enregistrée et filmée dans la mythique salle du boulevard des Capucines a connu un succès similaire. Il ne lui était pas facile après un tel parcours de trouver l'inspiration pour ce septième album.

Pourtant en compagnie de son mari : Elvis Costello, ils ont trouvé une suite logique qui permet à Diana de sortir des standards du jazz qui collent si bien à sa voix et à son jeu de piano. Elle a composé et apporté des idées pour les textes de son mari, ils y ont ajouté quelques reprises bien choisies : Temptation de Tom waits, Black Crow de Joni Mitchell, Stop this world de Mose Allison (un splendide blues illuminé par la voix de la chanteuse pianiste) et Almost blue qu'écrivit Elvis Costello au début des années 80.

Une fois les bases de ce nouvel opus posées, il ne restait plus qu'à former un quartet qui réponde au quart de tour, rien de plus facile quand on se nomme Diana Krall. Elle est accompagnée suivant les pistes par : John Clayton, Christian McBride, Jeff Hamilton, Peter Erskine, Terri Lyne Carrington et Anthony Wilson, des musiciens qu'elle connait particulièrement bien puisqu'ils étaient déjà sur le précédent disque.

Si l'ambiance est toujours intimiste, digne d'un bon piano bar, on s'aperçoit que la dame bifurque parfois du son jazz classique pour titiller des sonorités un peu plus pop (Love me like a man, Departure bay) dont l'on trouvait les prémices sur l'album live avec sa reprise de Just the way you are de Billy Joel et celle de Joni Mitchell. Même le son choisi pour la guitare est moins rond. Cette légère modification n'a rien de choquante, bien au contraire, le jeu de piano modère l'évolution, une chanson comme I'm pulling through est suffisamment sensuelle pour vous faire fondre dès les premières notes. Stop this word est digne d'un prochain hit, la rythmique sobre laisse une grande place à la chanteuse pianiste canadienne.

Diana Krall évolue en douceur vers un répertoire un peu plus original qui ne choquera pas son large auditoire. On sent derrière ces 12 titres un gros travail de réflexion et un souci constant de combler le public avec de nouvelles idées. Encore un très bon album de la dame.


Enfin Diana, vous nous avez entendu ! Enfin vous avez abandonné le coté glamour de votre album précédent The look of love, succès planétaire peut-être mais tellement englué de violons sirupeux qu’il occultait la fraîcheur de vos premiers enregistrements.

Vous avez quitté tout cela pour être tout simplement “The girl in the other room”. L’histoire d’une jolie femme qui se dévoile sans rien cacher ni de ses émotions ni des événements qui ont traversés son existence. Les adaptations des pop songs de vos idoles, ceux qui sont les refrains de votre vie, Joni Mitchell et Tom Waits sont d’une grande beauté; vos compositions révèlent votre personnalité musicale et votre signature commune avec Elvis, le Costello de votre vie ne peuvent que laisser des traces indélébiles dans la mémoire de vos admirateurs.

The girl in the other room est le plus personnel de vos albums; votre voix y fait merveille et nous envoûte lorsqu’elle vire dans les graves sans jamais frôler la gravité. Vous martyrisez peut-être moins le clavier du piano mais ce n’est que pour laisser votre coeur amoureux battre encore mieux au travers de vos doigts.

Vous nous êtes revenue, belle canadienne, et si nous vous avions critiqué ce n’était que pour mieux vous aimer et souhaiter vous revoir parmi nous. Votre jazz est magnifié par la basse de Christian MacBride, les balais de la batterie de Peter Erskine et la guitare de Anthony Wilson. Vous nous faites plaisir en vous faisant plaisir ! En osant dire non aux artifices commerciaux pour mieux montrer à tous ceux qui vous ont découvert récemment que vous cachiez le meilleur de vous-mêmes : la beauté de cette femme dans l’autre pièce .

Merci pour ce cadeau que vous faites à tous: celui de l’authenticité de la grande artiste que vous êtes tout simplement !

 


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