Jean François Coen serait-il de retour ?
Rappelez-vous ! Il fut le bassiste du groupe Modern Guy, qui enregistra
un unique et superbe album avec un de ses héros, le mythique
John Cale.
Puis quelques années plus tard, en 1993, Jean François
Coen sortait un premier album solo magnifique acclamé par
toute une presse unanime. L'objet poussé par le titre La
tour de Pise, sublimement mis en image par Michel Gondry (où
diverses enseignes lumineuses illustrent les paroles de la chanson)
aurait du casser la baraque. Malheureusement une erreur de code
barre rendit le disque indisponible chez les disquaires pendant
plusieurs mois
laissant hélas suffisamment de temps
à sa maison de disques pour l'oublier.
Alors qu'on ne l'attendait plus Jean François Coen réapparaît
donc avec un nouvel album. Et ce, plus de dix ans après
la séparation douloureuse avec son précédent
label.
Vive l'amour se compose de onze nouvelles chansons, autant que
d'années d'absence ! Son élaboration fut une affaire
de longue haleine et de passion.
Pour se faire Jean François Coen a chanté, joué
et enregistré pratiquement tous les instruments. Seuls
un percussionniste, un Dj (Double assurant les scratches sur Calamity
Jane), Peter Leonard (délicate guitare sur Photogénique)
et sa fille Léa pour les curs ainsi que la chanteuse
Salomé Califano (Ulysse & Pénélope) ont
été autorisés à se joindre à
lui.
A travers la jolie collection de chansons qu'il nous propose
aujourd'hui, on retrouve la patte de son auteur. A savoir des
chansons acides par leurs textes et leurs musiques. Les paroles
tour à tour cinglantes et émouvantes diffusent de
la fraîcheur, de la beauté, de la folie, de la dureté,
de la douceur et du charme. Des titres comme Calamity Jane, Tu
causes, La cuniculiculture, Ulysse & Pénélope,
Casse-toi
donnent un ton un peu misogyne, façon
Gainsbourg, à l'album.
Coté musique, les mélodies envahissent chacun des
titres souvent avec une pointe de bizarrerie assez étrange.
Libre de tout formatage, la musique un rien pop opte toutefois
résolument vers l'électronique. Elle est parfois
subtile, radiophonique ou justement impassable en radio.
Vivement l'amour dévoile un univers sensible et touchant,
résolument personnel et différent. Celui d'un personnage
à part dans le paysage musical français.
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