Va chercher la police, le deuxième effort du quintet d'A.S
Dragon, sonne comme une renaissance du rock'n'roll hexagonal.
On n'avait pas entendu une telle fougue et une telle énergie
depuis longtemps. Exagération journalistique ? Pas la moindre.
A l'heure où le rock français cherche la relève
à maître Noir Désir en piochant ça
et là dans Luke et consorts, A.S Dragon apporte sa réponse.
Une réponse qui se résume en un mot : authenticité.
D'entrée de jeu, on ressent cette urgence qui nous amène
dans le tragique (Morte) ou le soupçon de désinvolture
qui sent l'arrogance pop des années mods (Comme je suis).
Alors que l'écoute se poursuit avec un plaisir non dissimulé,
on se surprend à trouver du Montecarl (Alchifumiste), excellent
et mésestimé combo de la fin des années 90,
dans l'univers sonique des dragons. Pas surprenant quand on sait
que le batteur et le guitariste officiaient au sein du groupe
disparu.
Toujours avec le même entrain, teinté de new wave
(Corine), on poursuit notre visite chez les A.S Dragon, une visite
qui a tendance à nous porter dans les années 80
avec ces nappes de synthés qui nous font regretter d'avoir
mis au placard DX-7 et autres vieux Roland (I wanna be your doll,
Alchifumiste ).
Alors oui, ça change de Spankled, le premier album, plus
rock, plus brut, plus chair dans le sens premier mais ça
reste immédiat, qualité primordiale d'un bon opus
de rock.
Servis par la voix aérienne et vindicative de Natasha,
les onze morceaux de Va chercher la police se succèdent
avec cette envie de monter le volume, d'appuyer sur le bouton
repeat all de sa chaîne hi-fi et de mettre cette bonne vieille
veste à paillettes qui laisserait s'échapper le
fantôme du Glitter rock cher aux années 70.
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sur A.S. Dragon.
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