Tout le monde aimerait choisir sa mort, mais ce n'est pas aussi
facile. Et puis il y a l'agonie, ce passage que tout mourant aimerait
éviter. Tout a une fin, et toute fin est précédée
par l'agonie : The darkest red est un témoignage de son
existence.
Très souvent dans le métal hardcore la brutalité
du son n'est que le reflet de sa propre violence. The Agony Scene
propose une autre vision du hardcore, celui qui plonge dans le
malaise, qui s'inscrit dans une violence insidieuse. Les mélodies
sont rayées, éprouvantes, dures à supporter,
et elles sont au service d'un son hardcore qui ne se suffit pas
à lui-même. Etre violent, c'est trop simple : The
darkest red va plus loin.
Le chant, alternant entre cri de douleur et incantation mortuaire,
se mêle parfaitement à un univers qui met en valeur
ce passage vers la mort. The Agony Scene met l'auditeur face à
ses propres craintes, lui montre ce qui l'attend, mais ne lui
donne aucune clé pour en sortir. Des titres comme The darkest
red, Screams turn to silence, Prey, Suffer ou encore l'excellent
Scapegoat sont les témoins les plus probants de ce projet
plus original qu'il n'y parait.
Les mauvaises langues diront que The darkest red ressemble à
une quantité d'albums, tous plus hardcore les uns que les
autres. C'est là que The Agony Scene dévoile toute
son originalité, il parvient à créer la peur
dans celui qui l'écoute. Le pari est osé, mais réussi,
car il était difficile de se démarquer dans un style
qui montre rapidement ses limites.
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