Avec la signature de Reverse Engineering, le label lyonnais Jarring
Effects confirme son virage hip hop amorcé il y a peu par
High Tone. En effet, sous ce nom technoïde de Reverse Engineering
se cachent les trois suisses (non pas eux !) Alain Decrevel, David
Pieffet et Gregory Barthélémy adeptes d'un abstract
hip hop très électro-indus parfois alimenté
par les voix de la chanteuse Jasmine ou du MC Blu Rum 13 (issu
du collectif One Self de DJ Vadim).
Le groupe a fait ses premières armes sur scène
avec un live très sombre agrémenté de séquences
vidéo. Ils ont ainsi assuré les premières
parties des groupes français Ezekiel, High Tone mais aussi
étrangers comme Sixtoo, DJ Vadim, Cinematic Orchestra
Fort de ce petit succès, c'est tout naturellement qu'ils
se sont par la suite tournés vers la production, sortant
chez Jarring deux maxis vinyle en 2004 et 2005. Mais c'est avec
ce premier album Duck & cover que le vrai test s'opère.
Composé de treize titres, cet album est très éclectique,
nous ne sommes pas sur un concept album ni sur un pur album d'abstract
hip hop. En effet si certains titres comme Tug O war sont très
marqués rap, d'autres sont plus aériens voir B.O.F
comme ce Brain in a box . Avec la production et surtout la voix
de Jasmine sur le très bon Porcinet, on pourrait parfaitement
attribuer ce titre à Björk si la présence des
scratches ne trahissait pas le tout.
D'autres titres sont toutefois plus anecdotiques et même
si la production est de qualité, on ne frise pas la perfection
des labels maîtres du genre comme Anticon, Big Dada ou Galapagos
4. Un opus à découvrir toutefois, on espère
aussi les voir sur scène très rapidement.
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