Le premier album de DuOud, Wild
serenade avait surpris beaucoup de monde. Mehdi Haddab et
Smadj, deux joueurs de oud, avait réussi une fusion habile
avec leur instrument traditionnel entre l'électro,
la musique orientale et le jazz. La surprise est encore au rendez-vous
pour ce deuxième enregistrement mais pour une toute autre
raison.
Alors que sur Wild Serenade les musiciens invités étaient d'origine européenne (Vincent Segal, Cyril Atef, Pierre Fruchard ...) ici c'est un chanteur et joueur de oud yéménite qui a les faveurs du groupe. C'est dans la péninsule arabique qu'a eu lieu la rencontre, terre de tradition encore peu ouverte sur l'occident. Nos deux musiciens voyageurs se métamorphosent en archéologues et tombent sous le charme du chant d'Abdulatif Yagoub et décident d'enregistrer sur place avec un groupe local. Des percussionnistes donnent le ton avec divers instruments, Abdulatif Yagoub s'accompagne au oud, mais c'est le joueur de mismar, Ahmed Taher qui étonne le plus. Cet instrument à vent au son proche de la bombarde déboule avec énergie et incite à la danse sans retenue.
De retour à Paris, nos deux acolytes vont mettre une touche
finale à l'enregistrement, peaufinant les arrangements
en ajoutant lignes de basse, claviers et programmations. Le résultat
est étonnant, la musique traditionnelle prend des airs
de chansons pop mais ne perd rien de son intensité. Les
rythmes s'en trouvent relevés, les mélodies surlignées
et le son de l'ensemble a fière allure. On notera aussi
la présence du trompettiste Erik
Truffaz sur un titre dont la sonorité évanescente
rappelle de plus en plus celle de John
Hassell.
Un disque qui confirme le talent de ce duo qui sait tracer des voies encore inexplorées. N'hésitez pas à suivre leurs traces ...
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