Dans la nuée des groupes français étiquetés
rock festif ou s'en réclamant de leur propre aveu, le tri
devient ardu. Tous ont avalé la chanson, métissée
d' influences tziganes ou balkaniques, mastiquée accordéons
et violons pour faire virevolter au son de leur guinguette approximative
des textes à l'humour plus ou moins inspiré. Marcel
et son Orchestre, Les Hurlements d'Léo, Debout sur le Zinc,
La Rue Ketanou, Les Ogres de Barback, Padam, Les fils de Teuphu,
Les Blérots de Ravel, les Tit'Nassels et ainsi de suite.
Karpatt n'innove donc pas, mais se hisse à la sueur de
l'autoproduction au niveau des meilleurs représentants
de ce vivier bordélique.
Dans d'beaux draps est le troisième album de ce groupe
qui excelle sur scène, lieu privilégié pour
leurs émouvantes historiettes, provinciales ou parigotes
mais toujours écrites avec un soin particulier, sur le
fil ténu d'une émotion douce-amère. Leur
univers se peuple de personnages hauts en couleurs, comme ce taulier
bigger than life du Bar du silence qui ouvre la galette sous les
meilleurs auspices ou Lino, tricheur invétéré
aux mille légendes sur sa mort
Un léger parfum de Thomas Fersen se dégage parfois,
qui les déssert finalement tant ce dernier est parvenu
au sommet de son art, de la composition à l'écriture.
Ce n'est cependant pas un écho anodin et les Karpatt pourraient
très vite se faire connaître mieux du grand public.
Leur amour de la scène en arme principale, l'assaut est
lancé.
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sur Karpatt.
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