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New York Dolls - One day it will please us to remember even this.

Roadrunner / Universal - Rock.

New York Dolls

  1. We're all in love
  2. Runnin around
  3. Plenty of music
  4. Dance like a monkey
  5. Punishing world
  6. Maimed happiness
  7. Fishnets and cigarettes
  8. Gotta get away from Tommy
  9. Dancing on the lip of a volcano
  10. I ain't got nothin
  11. Rainbow store
  12. ...

Où l'on reparle des New Yorks Dolls. Les ancêtres du Punk américain ont saccagé le paysage rock à la vitesse d'une comète ébouriffée en léguant au monde ahuri deux brûlots iconoclastes, New York Dolls (1973) et Too much too soon (1974). Ils y braillaient un rock' 'n' roll inspiré des Rolling Stones et du rock des Fifties, habillés en fille, pour la plus grande joie des ligues de vertu américaines. Puis ce fut l'explosion en pleine course, les carburateurs brûlés et les pneus crevés fumant encore au-dessus de la carcasse en ruine de la bagnole New Yorks Dolls. Leur courte vie a quand même servi de modèle à plusieurs générations de groupes de rock : Kiss, Aerosmith, Ramones, Blondie, Sex Pistols, Damned, Mötley Crüe, Guns 'n' Roses, Hanoï Rocks ou autres Strokes et Libertines.

Les Dolls ont sans doute dû hiberner au pôle Nord ou un truc dans ce genre, durant plus de trente ans avant qu'un savant Punk fou ne les dégèle et qu'ils ne repartent à la bagarre comme si de rien n'était. C'est en tout cas l'impression qu'on a quand on écoute le troisième album officiel du groupe, le premier en 32 ans. Pourtant de l'eau a coulé sous les ponts et les New York Dolls ont laissé plusieurs des leurs au cimetière, enregistrant le plus gros taux de perte depuis les Ramones. Johnny Thunders (guitare), Jerry Nolan (batterie) et Arthur Kane (basse) ont rejoint au paradis le premier batteur Billy Murcia, disparu dès 1973.

Pourtant, les deux survivants que sont David Johansen (chant) et Sylvain Sylvain (guitare) sont toujours dans le coup et sont revenus réclamer leur part de légende au moment où tout le monde se remet à parler de rock et où les historiques Stooges et MC5 se sont reformés également. Les années 70 reviennent donc au galop et on sent en écoutant ce nouveau disque des Dolls que les gaillards ont gardé la fougue et la folie d'antan. Avec une équipe renouvelée (Sammi Yaffa, Steve Conte, Brian Koonin et Brian Delaney), les vétérans Johansen et Sylvain mettent le paquet et retrouvent le recette du rock chaud à guitares (We're all in love, Runnin' around, l'increvable Dance like a monkey, le binaire thermonucléaire Punishing world, le bluesy I ain't got nothing ou le ramonesque Rainbow store). Ces morceaux sortis du zinc d'un bar crasseux vous donnent envie de vous la jouer à fond, de sortir la moue boudeuse, de tirer la bouche en cul de poule et de gueuler au monde "qu'est-ce que t'as, toi !".

Les Dolls ont soigné leur image en invitant également quelques grandes pointures, comme Iggy Pop ou Michael Stipe (de R.E.M.), qui chantent des chansons à leur image : Iggy déchire tout sur le démoniaque Gimme love and turn on the light et Michael Stipe berce son monde sur le romantique Dancin' on a lip of a volcano. Quelques chansons douces parsèment d'ailleurs l'album, ce à quoi les Dolls ne nous avaient pas habitués. Ca sent parfois un peu le réchauffé mais ces baisses de régime occupent des proportions supportables pour un album de rock 'n' roll digne de ce nom. Et c'est bien ce que les New York Dolls ont réalisé ici. Espérons qu'ils battent leur record des années 70 en sortant deux autres albums en moins de trente ans !

 


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