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Au début j'étais parti ailleurs, je ne pensais pas laisser les chansons aussi nues. En écoutant l'album j'ai trouvé que cela faisait son effet, que l'on pouvait voyager en l'écoutant. Je n'en demande pas plus que cela fasse rêver…. Je suis même allé trop dans le dépouillement mais sur scène cela fait plus habillé.

Tes passages sur scènes te rendaient malade, est ce encore le cas ?
J'avais une très grosse angoisse. Heureusement il y a eu deux, trois concerts où j'ai pu me lâcher, qui se sont bien passés et maintenant cela va beaucoup mieux. D'une manière générale pour écrire des chansons, il faut être quelqu'un d'introverti et sur la scène c'est plutôt l'autre pôle. J'ai dû me faire violence et comme un bon diesel " après la chauffe ", c'est devenu plus évident. Le seul truc qui m'inquiète encore c'est le côté routinier d'une tournée, mais je me plains pas il y a bien pire.

Tu es un vrai boulimique de travail, est-ce dû à tes débuts difficiles ?
Je ne me suis jamais dit " c'est tous des têtes de nœuds ", " ils comprennent rien à mon style ". A chaque fois que je me prenais une claque je me disais que c'était justifié. C'est ça qui m'a donné des œillères et qui m'a fait travailler et encore travailler jusqu'à percer un beau jour.

Mais maintenant, alors que ça marche, tu sembles encore plus acharné ?
C'est parce que je ne vois pas du tout que cela marche. Le seul changement qui me le fait constater c'est quand parfois les gens me reconnaissent dans la rue. Je n'associe pas mon nom à un succès. Si un jour j'accroche un disque de diamant j'y réfléchirais peut être mais on a encore le temps.

Certaines chansons comme Chaise à Tokyo, Glory Hole, Little Darlin ou Négatif sont musicalement des moments forts de l'album, comme si tu voulais te faire plaisir ?
Exactement. Négatif est une chanson très personnelle qui m'a fait beaucoup de bien et de mal à la fois. Rien à foutre de rien. Sampler un truc c'est vraiment un moment de plaisir. Je choisis le morceau et après c'est aux gens de ma maison de disque dans les bureaux de faire leur boulot pour les droits. Moi je m'en fous. C'est la musique et uniquement la musique qui m'intéresse.

Little Darlin contient un sample de la Carter Family, où as-tu entendu ça et comment l'as-tu intégré dans l'une de tes chansons ?
J'étais fanatique de Jimmy Rogers. Ce mec a influencé Hank Williams, Elvis, Les Beatles. C'était pas compliqué d'un point de vue généalogique de remonter jusqu'à Jimmy Rogers.

L'électronique était déjà très présente sur ton mini album remix de Rose Kennedy et là tu affirmes une certaine "touch" sans avoir de complexe ?
J'en ai mis beaucoup et j'en ai enlevé beaucoup également. Je trouvais que c'était un mariage contre nature. Cela s'apparentait à de la pose parfois. Très vite cela devient quelque chose de plastique. Quand j'enquillais six ou sept chansons à concept électro je trouvais ça très froid, cynique. Tu te retrouves vite avec un son qui fait pub pour Air France, quelque chose d'organique et ma voix ne me le permets pas. Un mec comme Christophe peut se le permettre parce que dans sa voix il y a tout un monde, Bashung aussi, quand tu vois qu'il est parti quasiment de l'opérette, on peux lui tirer un coup de chapeau !

Tu complexes légèrement avec ta voix.
De moins en moins. Je la connais, je ne suis pas naïf. Je sais qu'elle est en évolution. Mais elle a ses limites. Je fais avec.

C'est pourquoi tu te permets de produire des chanteuses à voix sans aucun sectarisme.

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