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Quand on a connu 20 ans dans une grosse major avec des équipes qui ne sont jamais les mêmes, quand personne n'a le temps d'écouter les disques dont ils s'occupent, qu'ils n'ont pas d'avis personnels, qu'ils ne sont pas là pour en donner d'ailleurs. Ils sont là uniquement pour avoir des résultats. J'étais très jaloux de ce que les artistes chez Virgin vivaient. Si j'avais eu la chance de signer avant chez eux il se serait passé autre chose.

" L'affaire " de votre titre Les Majorettes qui a été censuré vous a aussi fortement marqué ?
C'est un bon exemple. Ce clip qui a subi des pressions de la censure et autre, d'un seul coup la maison de disques s'est écrasée totalement. Ils avaient trop peur de devoir payer je ne sais quoi. Parce que pour moi, le rôle d'une maison de disques c'est quand même de défendre ses artistes, alors que là, personne n'a réagi, ils ont accusé la sentence et comme ils ont une tonne d'artistes en stock, quand l'un a un problème, ils passent à l'autre. C'est des notions que je ne voulais plus vivre.

Pour introduire votre album vous avez pris cette phrase d'Oscar Wilde " D'une joie, même le souvenir a son amertume et le rappel d'un plaisir n'est jamais sans douleur ". Est-ce le constat d'un chanteur passé par plusieurs phases ?
C'était aussi pour atténuer le titre. J'avais peur qu'il soit interprété comme l'éclate totale ! Je voulais mettre un petit bémol.

Dans votre chanson Sinatra vous dites " Etienne Daho, Miossec et Dominique A : je pourrais être leur papa ", est-ce uniquement pour la rime ?
Je pourrais être leur grand frère au maximum, merci de le rappeler.

Vous n'êtes pas complaisant avec vous mêmes, est-ce qui vous donne droit à balancer sur Les spécialistes, un juste retour des choses ?
Jacques Duvall et moi voulions mettre juste un doigt sur ce terme "spécialiste" qui est parfois usurpé. Nous souhaitions parler des spécialistes dans tous les domaines, si on avait voulu on aurait pu appeler la chanson : les journalistes, mais non, ce qui nous intéressait c'était de parler des gens qui prétendent savoir et qui semblent se rapprocher de la vérité et ceux qui attendent justement leur jugement pour savoir quoi penser.

Que ce soit en économie, en politique ou même en météo après les catastrophes qu'ils ont oublié de prédire on ne les voit plus pour s'expliquer sur leur tromperie.

Il y a quand même une cible plus marquée c'est celle des spécialistes musicaux, vous ont-ils fait mal parfois ?
Non ils ne m'ont jamais fait de mal, ce qui m'amuse c'est de constater le nombre de fois où ils se sont mouillés pour des gens qui étaient annoncés comme les prochains précurseurs d'un genre nouveau …pour à peine deux ans.

Juste Avant l'Amour est écrit par Michel Houellebecq. Comment s'est passée votre collaboration ?
Jacques Duvall mon parolier s'est retrouvé malade. Il pensait ne pas pouvoir terminer l'album, on a donc été obligé de chercher des solutions de remplacement. Marc et moi sommes tombés d'accord sur Michel Houellebecq. Je l'ai contacté, il était ravi de participer à l'écriture d'une chanson. Il m'a avoué que sa chanson préférée était celle de Joe Dassin ( Les Jardins du Luxembourg), apparemment pour lui la chanson la plus réussie qu'il ait jamais entendu. Il est parti avec deux musiques et quand il est revenu avec son texte j'étais surpris. Je trouvais ça délicat, pudique.

Aux antipodes de ce que l'on pourrait attendre de cet auteur ?
J'étais étonné que ce ne soit pas très marqué Houellebecq. Quand il a fait son album, il a écrit des poèmes mis en musique. Alors que là il a dû se plier à l'exercice inverse c'est à dire d'écrire sur une musique. Jacques avait écrit un texte aussi sur cette musique, mais celui d'Houellebecq fonctionnait mieux sur la musique.

Apparemment il devait y avoir deux textes écrits par Michel et sur l'album il n'en reste qu'un ?

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