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J'avais vraiment envie d'un site qui me ressemble. L'idée de la boite en carton vient de mon web-designer, et ça tombe bien car j'ai longtemps travaillé dans une usine à carton.

Crois-tu qu'Internet va permettre aux musiciens de court-circuiter le système disque, tournée ?
Oui je le pense. Je souhaite que les droits d'auteur arrivent sur le Net. Ce serait une manière plus équitable de répartir cet argent. Il n'y aurait plus une major qui prend 90 % des droits. Ce qui pourrait être intéressant, c'est de télécharger une chanson à 50 centimes d'Euro. L'idée qu'il n'y ait plus de support fait qu'on reprend une totale liberté de création. Quand j'ai commencé, le support était le vinyle avec 45 mn, maintenant avec l'ère du CD on est passé à 72 mn mais cela reste toujours un format. Je trouve que ce qui est indispensable c'est d'arriver à faire de la musique en fonction de ton inspiration, de 30 secondes à 3 heures.

T'es-tu senti frustré de ces contraintes rationnelles dans un univers artistique ?
Je me suis posé beaucoup de questions. L'album " Métropolitain " qui est un mini-album m'a brouillé avec le service commercial de Barclay parce qu'il ne contenait que 7 titres. Donc impossible de le vendre au prix d'un album et un mini-album c'est pas répandu. Ils allaient même jusqu'à me dire que c'est un code barre différent. C'est gavant ce genre de préoccupations. On se sent un peu con quand on a fait 10 chansons, que l'album sonne bien et qu'on te demande de rajouter 2 chansons médiocres pour faire un album " normal " c'est un peu rater son coup. Artistiquement j'ai toujours été libre, maintenant je suis devenu mon propre producteur et je suis content à l'idée que ce que je fais m'appartient. Alors que ce que j'ai fais avant ne m'appartient pas ! Les maisons de disques peuvent en faire ce qu'elles veulent. Elles peuvent être gentilles et me prévenir dans le meilleur des cas, dans le pire on ne te prévient même pas.

Tu viens de collaborer au dernier album d'Enrico Macias, la critique est unanime pour encenser son travail, que te procures ce retour en grâce ?
Je suis surtout content qu'on reconnaisse à nouveau son talent. Quand je me suis mis à la musique nord-africaine je me suis rendu compte qu'il y en avait un qui avait fait le lien à l'envers, c'était Enrico. Moi je partais de la chanson française à la chanson arabo-andalouse alors que lui, depuis 20 ans, avait entrepris l'inverse en arrivant en France. J'espère que notre rencontre donnera des suites.

Est-ce que Bob Robert (ton personnage de BD) pourrait ressusciter dans les années qui viennent ?
J'ai un album inachevé. " Inachevé " est un grand mot. J'ai du faire 4 planches et à chaque fois que je tombe sur ces planches je me dis qu'il faut que je m'y remette mais je n'ai pas encore trouvé le temps.

Que penserait Philippe Constantin (grand découvreur de talents) de l'industrie du disque actuellement s'il vivait encore ?
Il en penserait ce qu'il en pensait juste avant de mourir. C'était un malin Philippe. Il avait un esprit à part, et des mecs comme lui, soit ils ne réussissent pas à s'intégrer au système, soit rentrent dans la bergerie et se métamorphosent. Je ne connais personne comme lui qui ait réussi à être respecter par tout un métier tout en profitant du système. Il arrivait à vendre de l'invendable. Il proposait des artistes incroyables et cela marchait ! Ce qui le rendait triste c'est qu'il était seul et qu'il voyait que derrière lui cela ne suivait pas. C'est pourquoi il est temps que tout cela s'écroule ! (rire).

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