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J'ai une Gibson Super 5, un modèle entre la Super 400 et la L5 et j'ai aussi une L5 modèle Wes Montgomery.

Est-ce une ouverture pour conquérir un public jazz plus large ?
Ca peut paraître surprenant mais je crois que c'est déjà fait même si nous jouons une musique qui était très populaire dans les années 30/40 sur laquelle les gens dansaient et c'est assez incroyable de voir que l'on peut jouer dans des Palais de Congrès et de remplir la salle, ca c'est grandiose pour une musique qui est devenue restreinte et qui se ré-ouvre comme ça, c'est un bon pas en avant. Je ne sais pas si nous étions là au bon moment avec les garçons, en tout cas il s'est passé un truc et ca prouve que ça ne doit pas être si mauvais ce que l'on joue finalement.

Néanmoins tu restes fidèle à Django dont tu reprends 5 titres.
Absolument, j'essaie d'aller un peu plus loin car il y a une grande partie de moi qui ose, j'intègre dans cette musique des idées un peu plus modernes tout en tournant autour de Django sans rester focalisé sur lui uniquement. S'il avait eu le temps et dieu sait qu'il nous a donné tellement de choses, s'il était vivant actuellement il serait un genre de monstre comme Miles Davis qui aurait recruté énormément de jeunes musiciens et qui aurait donné tout son talent aux autres musiciens. Idem pour un guitariste comme Hendrix qui m'impressionne avec une technique totalement différente, il est tout aussi énorme que Django, personne ne jouait comme eux avant. Nous sommes juste là pour perpétuer tout ça tant bien que mal, il y a des créateurs, des innovateurs pour les instruments comme Pastorius à la basse électrique.

Un album sans une pensée musicale pour lui te semblerait-il envisageable ?
Oui, cette musique je l'ai joué de 12 à 16 ou 17 ans, après je me suis tourné vers autre chose où Django était très loin, j'ai approché d'autres musiques, j'adorais Weather Report et des trucs dans ce genre, forcément j'étais dans un autre domaine qui est tout aussi génial, et je m'y suis peut être même plus retrouvé que cette musique que je jouais quand j'étais adolescent, parce que je me sentais le porteur de flambeau Django Reinhardt. Ca m'a un peu freiné après, je me suis remis en question, j'étais prêt à tout lâcher pour faire autre chose et finalement c'est ce que j'ai fait. J'ai recommencé ma carrière à zéro mais c'était le risque à prendre pour m'imposer en tant que guitariste et pas comme quelqu'un qui essaie de jouer comme Django. Je suis revenu à lui depuis 2/3 albums, il me semble avoir acquis avec l'âge la maturité, la pression est partie, les gens me connaissent maintenant en tant que Bireli Lagrène. Comme je l'ai dit tout à l'heure j'essaie de tourner autour de lui tout en gardant ce feu et cette énergie qu'il m'a donnée.

Comment définirais-tu musicalement la reprise sensuelle de Nuages ?
C'est un peu une synthèse de mes connaissances depuis des années, je ne savais pas au départ si j'allais la faire car il y a une grande part de modernité au niveau des accords joués, j'avais vraiment envie de l'interpréter comme ca sans l'enregistrer pour la nième fois de la même manière, je voulais lui apporter autre chose et je suis très content du résultat car c'est une version moderne avec accords très larges et je pense qu'avec les gars on a très bien réussi.

Dans quel état d'esprit as-tu composé Jadis qui vient joliment conclure ce disque ?
Jadis représente un peu toutes mes influences classiques, c'est un morceau que je n'ai pas travaillé, j'ai fait 2/3 prises en studio en désaccordant la guitare de quelques tons vers le bas et je voulais entendre une sonorité plus grande que juste une guitare. J'étais sans doute influencé par quelque chose en pensant beaucoup à la musique classique. Le résultat est sympa, c'est pas forcément très technique car c'est basé sur beaucoup d'accords majeurs mineurs. Elle est différente des autres titres et c'est pour cela que je l'ai mise à la fin.

Penses-tu que tu pourrais un jour inviter à tes côtés un chanteur ?

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