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Je travaille. Je travaille beaucoup…. Non, faut que j'arrête de dire ça parce que les gens pensent que je suis un marteau de travail (rire). Simplement, je suis comme un maçon, je bosse tous les jours, j'écris beaucoup de chansons… à force de faire de la maçonnerie j'aurais peut être la chance d'être un bon maçon.

Tu aimes bien cette image d'artisan ?
(Catégorique) Ha ouais ! Et de plus en plus. J'ai l'impression d'appartenir à la chanson industrielle. Cette merde qui nous ridiculise et nous marginalise. On va finir par disparaître. La chanson industrielle nous met une volée tous les jours. Un artiste c'est souvent un bon artisan. J'aime bien l'époque du moyen age où les artistes étaient pris pour des artisans musiciens. Il n'y avait pas ces saloperies de télé à la con.

Tu n'y passes plus d'ailleurs.

Ben non il n'y a plus d'émission ! je pensais faire Star Academy ou toutes ces conneries mais il n'y a plus d'émission de cette qualité pour moi (rire)

Par contre, il y en avait une pour toi, c'était Nulle Part Ailleurs avec la doublette Vechi-Devoise chez qui tu étais ignoble ?
Les gens de télé n'ont pas de morale. Tu leur rentres dedans, tu leur dis " qu'est ce que t'es con ", résultat à la fin de l'émission ils te disent " Super on a fait une bonne émission ". Ils ne sont pas comme nous. Tu leur dis en direct " T'es vraiment un con toi ", et le mec à la fin te dit " Le passage où tu me dis que je suis un con c'était vraiment excellent " (rire). Ils résonnent uniquement pour le spectacle audio-visuel. L'honneur, ils le foutent dans leur froc. Tu montres ton cul ils te répondent " hum le passage était très très bon ". Tu ne t'en sors pas quoi !

Pour arriver finalement par ne plus parler de ton travail ?
Jamais ! je n'en parle plus jamais. Personne ne me pose de questions sur mes disques à la télé. Souvent, je ne sais même pas pourquoi je suis là (rire). Ils me parlent de n'importe quoi. Ils disent " Voilà, nous recevons Madame Dugenoux qui est productrice de Haricot à Châteauroux. Alors Jean-Louis Murat vous aimez les Haricots ? " tu dis " Ben ouais j'aime bien les haricots " et l'autre te répond " Jean-Louis Murat aime bien les haricots ! on l'applaudit ! " (rire).

Revenons à nos moutons et à cet album, est-ce la maladie d'amour qui te motive à chanter ?
La maladie de l'amour oui. L'amour est un peu malade. C'est un sentiment malade. C'est une préoccupation de voir qu'il a perdu son côté tonique. On a une drôle de façon de vivre nos histoires d'amour. Rien qu'à regarder Trintignant-Cantat on s'en rend compte. Mais j'aime l'amour. J'ai toujours aimé et j'ai toujours été aimé. Je ne pense pas avoir passé un seul jour sans. Je suis un peu dépendant de ça. Une bonne drogue : Love is a drug !

Fred Jimenez se voit affubler de l'étiquette de sparring-partner sur cet album ? Conçois-tu la musique comme un sport de combat ?

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