Ce
qui est agréable quand on rencontre Jean-Louis Murat pour
la promotion de son nouvel album A Bird on a poire (disque qui est
une véritable bombe de bonne chanson française), c'est
qu'il est tout l'inverse de ce que les gens peuvent s'imaginer.
Loin de la fierté hautaine qu'il dégage " télévisuellement
", c'est un homme sincère, cultivé, plaisant
et drôle qui se prête volontiers au jeu des questions
dans la poire.
Nous
qui vous prenions pour le Luis Ocana (célèbre
champion cycliste des années 70) de la chanson française,
c'est à dire un artiste somptueux mais porté sur
le côté ombrageux de la chose, voilà que
vous allez piquer le maillot jaune de la variété
avec de la qualité en plus ?
J'espère juste ne pas finir suicidé comme lui
(rire). En tous cas avec ce disque, je souhaite bien changer
de catégorie de coureur grâce à mon compère
Fred Jimenez puisque sur ce disque toutes les mélodies
sont de lui. Je n'avais jamais travaillé en petit comité
de trois, quatre personnes. J'ai toujours eu l'habitude d'être
responsable à 100 % de ce que je créais. Il y
a un côté agréable à se retrouver
uniquement dans le rôle de l'auteur et du chanteur. |
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Le
Dragon à cent visages (titre de son livre de portraits) ne
vieillit donc jamais
Il rajeunirait même ?
Petit à petit j'essaie d'avancer, de monter vers la lumière.
Faire les choses simplement en décantant pour être
efficace. Pour revenir au vélo, je voudrais être dans
le style d'un coureur cycliste, avoir un bon CX
Ce
dernier disque est la continuité de Lilith et du Moujik et
sa femme, sortis il y a un an ?
Avant ce 'Moujik' disons que j'avais un peu de surcharge pondérale.
Dorénavant j'allège pour arriver à la substantifique
moëlle.
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En
allant toujours de plus en plus vite ?
Je ne mets pas ça dans mes qualités. On sous-entend
dans ma rapidité un bâclage qui m'énerve.
J'aime l'idée de réfléchir beaucoup avant
et sortir rapidement le son en studio. Pas parce que j'ai
le feu aux fesses mais uniquement car j'ai bien préparé
mon coup avant. Je ne veux pas être le mec ultra rapide
qui tire plus vite que son ombre !
Vous
n'êtes donc pas l'éjaculateur précoce
de la chanson française ?
Non ! non ! non ! pas du tout ! J'éjacule au bon moment
avec toute une préparation avant. (rire)
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Comme
vous semblez faire des concours de disques avec votre compère
Fred, nous voulions savoir si la poire a un jus de pomme de la pochette
de RAM, célèbre disque de Paul McCartney ?
En tous cas une saveur des produits frais à croquer immédiatement,
avec le naturel qui était très présent dans
les années 60. une sorte de naïveté et de spontanéité.
Je pense qu'à l'époque, les produits n'étaient
pas lyophilisés ou congelés ou recuits. On a essayé
d'enregistrer le disque dans cet esprit du fruit nouveau directement
du producteur au consommateur. A la main, sans machine, à
l'ancienne. Une sorte de confiture avec le minimum d'adjuvants chimiques.
Dans
l'album, Vous avez le teint frais et l'il vermeille pour tenir
tête à cette jeune américaine ingénue
?
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