Bernard Allison, 25/03/2006, New Morning.
Bernard Allison est de retour à Paris afin
de présenter au public son nouveau disque enregistré
live il y a quelques mois et surtout apporter une bonne dose de
blues funky aux personnes venues l'acclamer.
Bernard est l'un de ces artistes dont l'on ne
se lasse pas, sur scène il sait conduire son show d'une
main de maître en compagnie de ses 3 musiciens (les mêmes
que sur le live) et faire réagir rapidement le public,
ce qu'il a fait ce soir. Contrairement à ses confrères
bluesmen qui sont souvent sponsorisés pour leur matériel
par Fender, (Twin et Stratocaster), lui a choisi de sonner moderne
avec un ampli Mesa Boogie et des guitares Blades qui grimpent
très vite en saturation.
Est ce le fait qu'il soit toujours souriant, que
son blues soit fortement coloré de groove ou que ses petites
ballades au milieu de la salle fassent toujours le même
effet, Bernard a rallié rapidement à sa cause l'ensemble
de la salle.
Son répertoire est devenu plus instrumental,
lui laissant beaucoup de place pour son excellent jeu de guitare,
il sait tout faire sur son manche, mais quand il attaque Bad love
(écrite par son père Luther Allison), le public
ne manque pas de saluer cet hommage. Les chansons s'enchaînent
très vite, les musiciens se montrent audacieux, chacun
nous gratifie de son petit solo.
Au milieu du show, Bernard se décide à
visiter la salle tout en jouant, le voici parti avec sa guitare
au milieu du public, il va saluer tout en jouant son copain Karim
Albert Kook puis grimpe (sans rater une note de son long solo)
sur le bar avant de poursuivre sa visite du New Morning.
Une fois revenu sur scène, il est rejoint
par le trompettiste Boney Fields qui vient un peu plus cuivrer
ce blues tonique, avec un détour par Jimi Hendrix, Deep
Purple et ZZ Top via La Grange, franchement il sait tout jouer.
Il parvient aussi à faire parler sa guitare sans utiliser
une pédale et à tenir le dialogue avec le trompettiste
puis le bassiste, un moment hilarant. Un autre petit détail
qui fait la différence : à la fin du spectacle et
en plein solo, Bernard passe sa guitare à son roadie qui
se charge de poursuivre le chorus pendant plusieurs minutes, tâche
dont il se tire avec aisance.
Une fois de plus Bernard a donné ce type
de concert dont on se souvient longtemps, il est aussi fort en
live qu'en studio et c'est pour cela que ce guitariste américain
qui a choisi l'Allemagne pour vivre est le digne héritier
d'un blues à l'esprit large cultivé dans les bars
de Chicago et dont son père reste l'une des références.
S'il passe près de chez vous surtout ne rater pas cette
chance de passer une très bonne soirée en sa compagnie,
vous ne le regretterez pas.
Vincent.
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