A.S Dragon, 24/05/2005, Point Ephémère
(Paris).
Après un Polar d'une profonde intensité
en guise de première partie, A.S Dragon et sa chanteuse
en furie arrivent sur la scène du Point Ephémère.
Natasha par ci, Natasha par là, la foule
la réclame. Alors, certes, elle en jette la demoiselle.
Charismatique, elle défie le peuple masculin majoritaire
de la salle pendant que le groupe distille un rock'n'roll mélangeant
1664 et vitamine C.
To rock et to roll, ce soir A.S Dragon ne laisse
aucun répit aux spectateurs et enchaîne brûlots
ravageurs et morceaux pop qui rappellent le léger virage
abordé sur leur dernier album Va chercher la police.
Moitié Iggy, moitié Mick, Natasha
se déplace et bouge à la manière d'un reptile
vorace qui envoûterait le politicien coincé entre
smoking et discours. Puissant. En l'espace d'un instant, on se
retrouve en 1969 avec cette frénésie et cette urgence
qui caractérisaient l'esprit Stooges et la fureur des Who.
La chaleur se répand petit à petit et vient contaminer
la masse incandescente.
Plongé entièrement dans sa performance,
le groupe nous propose des perles mélodiques à la
texture synthétique (I wanna be your doll) qui nous rappellent
la new wave chère aux années quatre vingts. Jamais
écoeurantes, les nappes de synthé viennent à
point nommé pour embellir et servir le seigneur Rock'n'roll.
Alors que les premier rangs se passionnent pour
la chanteuse, sa voix et son panache insolent, les musiciens d'A.S
Dragon crachent leurs pulsions et appuient sur le champignon sans
jamais se soucier de quoi que ce soit. C'est ça le rock.
Ils l'ont bien compris, s'en vantent (Comme je suis) et propagent
la bonne nouvelle. Ca passe très vite et on en redemande.
En guise de rappel, le groupe livre une tranchante
reprise du groupe dance Technotronic (Pump up the jam) et fait
ses adieux. Qui ne serait pas resté une demie heure de
plus ? Aller, ce n'est pas grave, ils reviendront. En cette soirée
qui sent l'été, on repart avec cette sensation d'avoir
assisté à quelque chose. A.S Dragon est passé
par là.
Nicolas.
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