Festival des
Vieilles Charrues, 22, 23 et 24 juillet 2005.
Samedi 23 juillet
La première journée fut longue et
fatigante. Mais, comme diraient certains : " Pas de pitié
pour les croissants " ! Le réveil fut donc dur, mais
le travail n'attend pas.
La journée du samedi s'ouvre avec la ravissante
Laetitia Sheriff qui, de sa voix si fraîche, certes
ne vous réveille pas, mais au contraire vous envoûte
un peu plus. A suivre de près ! Puis vient le tour de Ridan
et son phrasé écorché vif qui lui a valu
la Victoire de la Musique 2005 dans la catégorie révélation
album. Sa prestation parle d'elle-même. Ce jeune homme est
aussi une révélation sur scène.
Il n'est pas encore 17 heures mais les festivaliers
sont déjà très nombreux. Pour cause : Devendra
Banhart pointe le bout de son nez sur la scène Kerouac.
Le résultat est le même qu'à Dour la semaine
dernière : un son très correct, une ambiance hippie
à son comble, et une prestation terne, sans grand mouvement,
sans grande saveur. Il ne suffit donc pas d'accrocher à
leur style musical, encore faut-il vraiment entrer dans la toile
qui se tisse autour du groupe.
Heureusement, les festivités reprennent
avec le concert d'Amadou et Mariam. Leur tournée
fut extrêmement longue, et c'est fort logiquement qu'on
les retrouve aux Vieilles Charrues. Le public, visiblement très
réceptif, a passé un moment plein de soleil, malgré
les trombes d'eau qui s'abattent sur la Bretagne. Et les incantations
du couple de Bamako n'y changeront rien. C'est dans ces moments
là que l'on comprend que la musique permet d'oublier les
tracas et de soigner bien des maux. Dans les curs, c'est
Un dimanche à Bamako, mais, trempés jusqu'aux os,
les spectateurs sont bien présents un samedi à Kerampuilh
(olé !).
Mais la pluie ne rebute personne, bien au contraire.
A 20h30, Mickey 3d se présente devant une foule
ahurissante, la tête sous l'eau mais survoltée. Michael
Furnon n'en revient pas lui-même. Alors le groupe le plus
populaire de France décide d'être à la hauteur
de ce sacrifice de masse, et envoie la sauce avec beaucoup d'envie.
Tout y est : l'énergie, la communion, les " tubes
", le discours associatif (hum
), tout ! Une bonne heure
de show et le tour est joué : La pluie semble s'être
arrêtée. Mickey se sera donc bien mouillé
pour faire plaisir à ses fans !
Après la nouvelle scène, place à
l'ancienne avec Louis Bertignac. Celui que tout le monde
connaît pour son passé au sein de Téléphone
ou pour son présent de compositeur (pour Carla Bruni par
exemple) a rencontré un succès aussi attendu que
mérité. Bien sûr, tout le monde attendait
surtout les titres de Téléphone. Mais Bertignac
ne s'est pas contenté de réinterpréter un
répertoire déjà bien connu. Au contraire,
il a montré toute l'étendue de son talent de compositeur,
a su prouver la qualité de son travail et a fait taire
les sceptiques qui le croyaient " has been ".
Déjà 23 heures. Notre attente est
récompensée. A peine le temps de dire ouf ! que
la scène Glenmor rugit de plaisir en voyant apparaître
Iggy et les Stooges. Voilà des hommes de légende
! Un peu comme si Led Zep' ou les Doors jouaient ce soir à
Carhaix. L'Iguane est resté fidèle à lui-même
: malgré son âge déjà bien mûr,
le corps d'Iggy s'exprime toujours autant, gesticulant dans tous
les sens comme s'il avait 20 ans (ou presque). La foule est enchantée
de voir les Stooges à ses côtés. Iggy sans
les Stooges, c'est un peu comme Laurel sans Hardy (dans un autre
registre, on se comprend). Mais ce soir, on a eu le droit à
la totale ! Un programme superbe, avec notamment " 1969 "
et " I wanna be your dog " (deux fois, rien que ça
!). C'est dans ces moments là que l'on se dit : "
j'ai bien fait de venir " !
Dur d'enchaîner après de telles émotions.
00h30 : The Kills ont envahi la scène Kerouac. De
loin, c'est visuellement extraordinaire. Les ingénieurs
aux lumières font des merveilles ! Le couple provoque,
étonne, donne tout. Même si, pour des raisons indéfinies,
le show ne dure qu'une quarantaine de minutes, ce petit moment
fut bien intense.
The Sunday Drivers clôtureront la
soirée d'une prestation très convaincante et assez
touchante, marquée par le tube " On my mind "
qui a remué la foule malgré l'heure déjà
bien avancée.
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