Vincent Delerm, 15/04/2003, Nancy.
Vincent Delerm : entre rire et mélancolie
A peine une semaine après avoir reçu
les joyeux drilles du groupe Mes Souliers Sont Rouges, la salle
Poirel a accueilli mardi soir Vincent Delerm.
Dans un registre totalement différent,
avec pour seul musicien, lui même au piano, il a tenu en
haleine pendant plus d'une heure et demie une salle comble, dont
les réservations étaient bouclées depuis
plusieurs semaines.
Cette sobriété lui a permis de distiller
à souhait ses chansons douces et amères. Chacune
d'entres elles racontent une tranche de vie. Vie de tous les jours,
sur laquelle il porte un regard souvent cynique, toujours "trop"
proche de la vérité, qui vous poignarde en plein
cur.
Impossible de rester insensible à "Deauville
sans Trintignant" dans laquelle il dépeint la mort
à petit feu de l'amour que se porte un homme et une femme,
ou encore, cette hommage faussement irréel dans "Fanny
Ardant et moi" tellement vrai que l'on ose à peine
y croire. Ce n'est pas "Les jeux de société"
qui effacera cette idée que tous ses personnages semblent
issus d'une certaine "bourgeoisie provinciale" dont
il se raille avec de déconcertantes allégories.
Les rires raisonnent partout dans la salle, le
public est ravi, et même si certains se reconnaissent dans
les textes, la bonne humeur de l'auteur et sa maîtrise des
métaphores font rapidement oublier toutes ces vérités,
preuve en est, elles sont parfois bonnes à dire. Un tonnerre
d'applaudissements, à faire pâlir ses aînés,
clôtura le concert de ce jeune artiste complet.
Récemment couronné par ses pairs
lors des dernières Victoires de la Musique, son album sobrement
intitulé "Vincent Delerm", dont il a signé
les paroles "assassines" et la musique intimiste des
onze titres se doit d'être découvert.
Christopher.
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