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Photos Jos L Knaepen

 



Richard Galliano, 16/07/2005, Blues Note Festival Gand.

Pour la deuxième journée, le Blue Note Festival accueillait l’accordéoniste français Richard Galliano et ce dans la bonne ville de Gand.
Il faut être sincère, écouter de l’accordéon dans un festival de jazz n’est pas gagné d’avance, d’autant plus que la scène résonnait encore des délires pétaradants de Don Byron, de John Scofield associé à Chris Potter et du big band de Dave Holland. De tous ces grands artistes qui avaient, la veille, mis le feu aux planches.

Mais Galliano parcourt lui aussi les festivals de jazz depuis des années, joue avec les meilleurs musiciens et est reconnu comme l'un des grands ténors. Il doit donc y avoir une raison à cela. A nous de la découvrir en laissant nos à-priori de coté.

Avec lui, on est loin du cliché de l’accordéoniste au sourire enjôleur, type Verchuren et Aimable qui ont joué ce rôle pendant si longtemps. Leurs statues au Musée Grévin en portent encore les stigmates, au point d’en être devenus une caricature d’eux-même.

Galliano lui, fait dans le sérieux et si on peut lui donner la Bretelle d’Or pour ses qualités de musicien, on ne lui acordera pas le micro d’or car il n’est guère souriant (même pas le petit bonsoir habituel à la salle), et ne communique même pas avec ses musiciens et encore moins avec le public. On n’est pas là pour s’amuser et autant être mis au parfum tout de suite.

Apparemment, il y a trois façons de jouer du jazz avec un accordéon :
- La tendance musette (ce qualifiatif doit certainement faire frémir l’artiste français) pour des mélodies qui peuvent passer en radio. Pas forcément celles qui enthousiasment le public par ailleurs. Une sorte de galop d’échauffement, histoire de ne pas décontenancer les spectateurs.
- La tendance fifty-fifty. Quand Galliano interprète des morceaux en laissant ses musiciens s’exprimer. Ca respire déjà plus la fréquence jazz par sa façon de ponctuer les soli de ses accompagnateurs. La tonalité monte tout de suite d’un cran et on sent d’emblée que quelque chose d’important va se dérouler.
- Enfin la troisième et dernière attitude, la Galliano pure et dure.

Quand il appuie ferme sur son clavier pour le faire souffrir et en extraire des sonorités inattendues et inhabituelles; rythmées et indéniablement très jazz. C’est là qu’on voit l’artiste à l’oeuvre, exprimant tout son talent de technicien mais aussi de compositeur, et surtout de mélodiste. Inutile de vous dire que c’est dans ces moments-là qu’on le remercie d’avoir inventé le concept accordéon-jazz, l’éloignant définitivement des tangos et des musettes à deux euros.

Impossible de ne pas dire un mot des musiciens qui l'accompagnaient ce samedi 16 Juillet 2005. Clarance Penn, jeune batteur découvert par Marsalis, distillant tout son art de la douceur dans de tendres soli (ca existe aussi pour un batteur), et le contrebassiste Scott Colley, avec tout le talent qui caractérise ce grand musicien.

En conclusion, Richard Galliano nous a conquis lors de son passage au Blue Note Festival et nous ne pourrions que conseiller de l’écouter, que vous soyez déjà aficionados de son univers musical particulier, ou que vous désiriez tout simplement faire un petit détour par une musique différente.

Etienne.

 


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