Brandford Marsalis, 09/10/2005, l'Ancienne Belgique.
Rendez-vous traditionnel de toute la communauté
américaine de Belgique; le passage de Brandford Marsalis
à l'Ancienne Belgique dans le cadre de l'Audi-Jazz Festival.
Brandford, le saxophoniste (à ne pas confondre
avec son frère et trompettiste Wynton) était à
nouveau sur scène un an après nous avoir ébloui
à Gand au Blue Note Festival.
Même quatuor de haute compétition,
même "dream team". Au piano, le fonceur des fonceurs,
aussi puissant que lyrique, Joey Calderazzo, à la batterie
le phénomène (parfois de foire) Jeff Tain Watts,
capable de jouer avec la même pression (bonjour les décibels)
durant la plus grande partie du concert, et enfin à la
basse, aussi présent qu'ingénieux dans ses solos
: Eric Revis.
Avec un tel accompagnement, Brandford ne pouvait
que donner le meilleur de lui-même. Ce qui fut fait dans
un déluge de notes, de tempos puissants, de sonorités
partant dans tous les sens, (mais quand on s'appelle Marsalis,
rien n'est jamais de trop), dans un répertoire de morceaux
classiques de Coltrane à Monk sans oublier des compositions
du maître et également du pianiste et du batteur.
Une prestation parfaite, extrêmement dynamique,
bien loin de l'intimité du très bel album Eternity
que Marsalis a enregistré il y a quelques mois. Si vous
ne le possédez pas encore, sachez que c'est l'occasion
d'entendre les plus belles et les plus précises mélodies
qu'un saxophoniste puisse jouer. L'album parfait pour terminer
une soirée intime.
Mais pour en revenir au concert, ce fut un feu
d'artifice comme souvent avec lui et son trio. Le genre de soirée
qu'on n'est pas prêt d'oublier. Le style d'artistes qu'on
peut revoir à chaque passage et qui nous laisse toujours
pantois, tout étonné de sa créativité
et de sa maîtrise musicale.
Enfin, le maître a ouvert la porte au saxophoniste
belge Robin Verheyen, appelé à jouer en duo mais
aussi à prendre son chorus seul, soutenu probablement par
la meilleure formation qu'il ait connue jusqu'ici.
Un grand moment, et une reconnaissance pour ce
jeune belge qui a encore tout l'avenir devant lui. Une place de
choix sur son CV car Marsalis, n'est pas du genre à laisser
monter sur scène le premier venu. A tous dix sur dix. Superbe
concert tout simplement.
Etienne.
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