Mari Boine, le 8/04/2003, New Morning de Paris.
Norvégiens et norvégiennes de Paris
s'étaient rassemblés ce soir-là au New Morning
et de-ci, de-là, sonnait la musicalité de leur langue.
C'est bien Mari Boine qui les avait attirés. La petite
dame Sami venue des étendues blanches du Grand Nord se
trouvait bien à l'étroit dans nos rues grises et
étriquées ainsi que sur la scène. Pourtant
sur le morceau Eagle Eye, le vol du rapace nous a fait oublier
le plafond décidément trop bas de la salle pour
nous laisser voir un coin de ciel bleu. Et c'est avec beaucoup
de chaleur qu'elle est venue nous faire partager son univers tribal
et sensuel des confins de l'Europe.
Partout régnait une ambiance à la
fois généreuse et mystique, recueillie, libérée,
et lorsque Mari Boine chantait a capella, c'est un silence quasi-religieux
qui s'installait.
Le groupe possédait un gros son qui prenait
forme autour d'une basse ronde et chaleureuse, le percussionniste
installait des rythmes lancinants, tandis que son fidèle
complice Carlos Z Quispe survolait l'ensemble avec une kyrielle
de flûtes. L'excellent guitariste Roger Ludvigsen variait
son jeu entre rythmiques et effets sonores, nous gratifiant d'un
étonnant solo orientalo-rock'n roll qui lui valut les "Vivas"
du public. Le groupe était complété par un
saxophoniste qui se chargeait aussi de lancer quelques samples.
Mari Boine a présenté chacune de
ses chansons en anglais, pour nous laisser pénétrer
son univers humaniste et écologique, ancré dans
les traditions ancestrales des indiens du Grand Nord. Après
deux rappels et l'interprétation de l'incontournable "Gula
Gula", elle nous a promis de revenir l'année prochaine
non sans avoir appris quelques mots supplémentaires en
français.
Fred.
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