Thierry "Titi" Robin trio, Rabih Abou-Khalil
& Joachim Kühn, 17/10/2005, JVC Jazz Festival Paris,
La Cigale.
Thierry "Titi" Robin trio : Thierry
Robin, guitare, oud, bouzouk ; Francis Varis, accordéon,
Luis Nascimento, percussions.
Thierry Robin nous proposait d'écouter
là son nouveau groupe. Un trio très ouvert, orienté
plus vers le jazz que ses formations précédentes
même si les musiques du monde si chères au guitariste
restent omniprésentes. Entre tradition manouche et attaque
franche des cordes, entre couleurs orientales et rythmes enlevés,
les trois musiciens dialoguent sans retenue. La musique invite
à la danse, à la joie. Francis Varis s'offre un
beau duo avec Thierry Robin qui sait faire pleurer les cordes
de sa guitare pour nous offrir un blues en version "world
music". Le public en aurait bien écouté plus
longtemps, mais première partie oblige, le trio quitte
la scène sous des applaudissements chaleureux.
Rabih Abou-Khalil, oud ; Joachim Kühn, piano
et saxophone alto ; Jarrod Cagwin, batterie et percussions.
Autre musique scellée sous l'influence
des musiques du monde, celle délivrée par Rabih
Abou-Khalil et Joachim Kühn est plus cérébrale,
plus fouillée. On retrouve les titres de leur album commun,
Journey to the centre of an egg (Enja / Harmonia Mundi). Les compositions
du joueur de oud ou du pianiste livrent des trames complexes où
l'engagement physique de Joachim Kühn et son jeu percussif
orienté vers le free jazz est un parfait complément
avec un toucher précieux et classique. Rabih Abou-Khalil
présente avec humour chacun des morceaux, son oud exprime
la grâce, la poésie orientale mais devient aussi
instrument rythmique à part entière notamment lorsqu'il
s'attaque à une reprise d'Ornette Coleman sur laquelle
Joachim Kühn joue du saxophone alto. Jarrod Cagwin est un
batteur à la fois raffiné et puissant, développant
des polyrythmies intéressantes. Beau concert en définitive
qui se terminera par Blue Camel, titre plus enjoué que
les précédents.
Fred.
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