Vendredi 27 Août 2004.
- Blanche.
On commence notre journée (ensoleillée)
avec le concert de Blanche, qui a la dure tâche d'ouvrir
ce sublime festival (à l'image de son site, éblouïssant)
qu'est le Rock en Seine. Auteur d'un rock folk très "western",
Blanche nous plonge dès notre arrivée dans une ambiance
de saloon. D'ailleurs, on ne s'y trompe pas : la bassite/chanteuse
est vétue d'une tenue de french cancan. Ne tombant jamais
dans de la country de bas étage, la guitare et le banjo
fusionnent autour d'instruments plus originaux les uns que les
autres. Le son ne crache pas, l'ambiance est très sympathique,
le beau temps est au rendez-vous : Blanche a tous les ingrédients
pour bien entamer ce festival, et c'est chose faite. Le frontman,
aux allures de Nick Cave, nous salue, et on se retire, bien contents.
- Flogging Molly.
C'est au tour d'une joyeuse bande de pointer son
nez : les Flogging Molly. Ces joyeux drilles irlandais proposent
un punk rock assaisonné à la sauce irlandaise (souvenez-vous
des Pugues). Sur le papier, ça promet, et en live, c'est
encore mieux : le violon virevolte tandis que les guitares explosent,
le chant est rapide, le rythme hyper soutenu, et la foule répond
présent. Malgré un style un peu répétitif
, l'ambiance est explosive, le show a de la carrure sans être
exceptionnel et l'on en repart avec l'impression d'avoir assisté
à une "dynamitation" des Corrs! Un groupe original,
de très bonne facture, qu'il aurait été idyllique
de voir un soir de Saint Patrick ! Les Ska-P irlandais (dans une
certaine mesure) nous ont offert un moment super agréable
!
- The Roots.
S'ils sont impressionnants pour beaucoup sur albums,
leur prestation live est pour moi moins emballante. Ce n'est pas
tant au niveau de la prestation, plutôt bonne, mais au décalage
entre leur style et les artistes "rock" invités
au Rock en Seine. La musique, assez engageante d'habitude se transforme
en une sorte de meeting politico-social à cause d'une prestation
beaucoup trop parlée. On veut du chant ! Même si
le public est là en masse, il n'est pas dupe, la rapidité
vocale qui caractérise les Roots ne masque pas quelques
lenteurs parfois désagréables en live. Pas très
convaincant dans l'ensemble.
- Sonic Youth.
Sous un ciel déjà plus menaçant,
Sonic Youth fait (enfin!!) son entrée dans le Rock en Seine.
Personne ne le cache, nous attendions ce show comme le messie
afin d'illuminer cette journée. La foule est nombreuse
et ne s'est pas trompée, c'est bien le premier "grand"
moment du Rock en Seine 2004 qui commence sous ses yeux. Armé
de son attitude toujours aussi décadente, les divinités
que sont ces musiciens (oui, n'hésitons pas à tomber
dans la vénération) livrent un concert particulièrement
épicé, bien grunge, on comprend mieux en les voyant
pourquoi ils ont influencé tant de groupes, à commencer
par les légendaires Nirvana. La set-list se compose des
grands classiques, nouveaux et anciens. Le destructuralisme qui
caractérise leur rock "pionnier" s'impose comme
l'un des grands courants rock de ce siècle.
- The White Stripes.
Voilà un concert qui va très certainement
nous permettre de définir ce qu'est un double sentiment.
En effet, on termine ce concert bien heureux, content de ce qu'on
a pu voir et qui était, intrinsèquement, de très
bonne facture. Et pourtant, un petit goût d'inachevé
ne cesse de stagner sur notre palais. Pourquoi ? Tout simplement
parce que ce show (les autres sont-ils comme ça??) n'avait
aucune âme, les White ne délivraient aucune envie,
il n'y avait aucune communion. Tout s'enchaînait, point
final. Du boulot, rien de plus, du genre : je fais mon truc, et
je m'en vais. A peine un petit merci, un petit salut, et hop tout
le monde repart. Sur le concert, rien à dire, un bon son,
des bons morceaux, des éclairages minimalistes mais superbes.
Mais sur le show, on repassera. Bref, autant les écouter
sur album, et s'imaginer un univers plus joyeux, car un peu plus
et on tombait dans le registre des funérailles.
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