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Rufus Wainwright, 11/05/ 2005, La Cigale.

Presque sept mois après l'intime concert du Café de la Danse, le petit génie de la dynastie Wainwright est de retour sur une des plus belles scènes parisiennes : La Cigale. Accompagné de son groupe, il s'en va répandre ce doux parfum canadien qui lui sied à merveille. Un parfum floral, enivrant, puissant et doux à la fois, à la mesure de l'agneau de Dieu " Agnus Dei " que Rufus nous livre en guise d'entrée.

Sa voix céleste annonce la couleur et c'est même une palette entière que La Cigale enchantée va se voir offrir. Du pêcher " Peach Trees " chanté avec passion et délicatesse pour annoncer Want Two, la dernière livraison de Sieur Wainwright, jusqu'à l'intimité de " The Art Teacher " où Rufus, seul au piano, parvient à faire s'envoler une foule conquise par tant de beauté.

Le messie gay, dans un français que la ferme célébrités envierait, sait aussi manier l'humour et c'est avec une pincée de cet ingrédient qu'il invoque l'Eglise et tous ses " Benoîts " à revêtir le porte- jartelles plutôt que la toge moyenâgeuse… Elégant le dandy.

Continuons. Ce soir, se sont cent vingt minutes où les cœurs naviguent entre une mer d'huile et une mer frissonnante. Comment évoquer les frissons sans parler d' " Hallelujah ". Définitivement la plus illustre reprise jamais exécutée, Rufus 1er le Lyrique nous témoigne ce soir là son admiration envers l'ange disparu, Jeff Buckley, qu'il avait rencontré quelques semaines avant que les eaux du Mississippi l'emportent. Rufus aime les hommages, après Buckley, il revisite l'univers de Lennon pour un " Across the Universe " repris par quelques fans des scarabées puis il revient en terres canadiennes pour chanter sœur et mère avec " Little Sister " et " Beauty Margo ".

Naïf, probablement, surtout lorsqu'il entonne le premier couplet aux accents pop de " Cigarettes and Chocolate Milk " qui donne l'envie fugace de faire bouger ses hanches. Quel programme !

Notre gentilhomme reviendra pour un rappel qui verra toute la compagnie se travestir, arborant us et tenues, légères mesdames et messieurs, sorties d'un Pigalle que l'on aurait aimé connaître. " Old Whore's Diet " accompagnée d'un tel show, qui aurait pu l'imaginer ? Certainement pas La Cigale amusée. Baroque, théâtral, " Oh What a World " du précédent opus Want One déguise le groupe en sorcières. Apothéose.

Après ses émotions qui donnent envie de déboutonner sa chemise, Rufus termine par une complainte, celle de la Butte précisément, qui met tout le monde d'accord. Un mot : magique.

Nicolas.

 


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