Maria Schneider Orchestra ? Une femme à la tête
d'un Big Band ? Sacrilège dans le monde des musiciens de
jazz. Chanteuse oui, pianiste passe encore, mais de là
à diriger un orchestre, il y avait encore un pas important
à franchir.
Aucun problème, Maria Schneider le franchit avec brio,
comme l'avait déjà fait la belle rousse Carla Bley
quelques années auparavant.
Compositrice américaine, cette femme de caractère
eut la chance de travailler avec le grand chef d'orchestre Gil
Evans dont la collaboration musicale avec Miles Davis fait encore
figure de référence. Et de Gil Evans, elle a su
garder cette éloquence, cette majestuosité des sons,
cette sorte de grâce aérienne dans la musique.
Maria Schneider désire s'éloigner de la conception
traditionnelle des grandes formations de jazz, celle d'un thème
musical repris par les solistes parfois dans des digressions infinies.
Elle y réussit d'ailleurs très bien car on ressent
d'emblée que chaque musicien de son orchestre est un acteur
de l'oeuvre. Pas de leader, rien qu'une communion totale au profit
de la partition de la créatrice.
Allégresse, son dernier album, est un album original qui
nous offre six compositions personnelles parfois proches du Concerto
d'Aranjuez, ou de Requiem de Marsalis, parfois teinté d'un
relent de West Side Story.
S'écoutant d'une traite comme une symphonie, ce CD est
riche et varié notamment par le doublage des sons qui semble
parfois évoquer les bois et les cors d'un orchestre classique.
De la belle musique tout simplement.
Maria Schneider signe une musique originale, tout à fait
personnelle, pas totalement jazz, libre de toute influence hormis
celle de son maître Gil Evans.
En
savoir plus sur Maria Schneider Orchestra.
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