Est-ce que Toronto ne se trouverait pas sur la West Side américaine
? Kareem Blake serait-t-il un gars de Long Beach ? Ce sont les
questions qu'on se pose à l'écoute du second opus
de Choclair.
C'est en 1996 qu'il fut découvert par les DJ's grâce
à sa présence sur les maxis du Circle Crew, puis
1 an plus tard sur une mix-tape de DJ Premier ( New York Reality
Check 101 éditée en CD). Choclair devint alors le
premier MC canadien à signer sur un major américaine,
Ice Cold sorti chez Virgin en 1999.
A première vue, avec Memoirs of Blake Savage , Choclair
semble adopter la même formule gagnante que sur son précédent
disque . Il s'entoure à nouveau de son collectif d'origine:
le Circle, qui comprend notament les producteurs Saukrates et
Kardinal Offishal ainsi que July Black, une chanteuse à
la voix entraînante.
On pourrait donc s'attendre à un album à l'image
de ses producteurs, qui tire sur l'underground avec un soupçon
de funk
Mais on découvre en fait une succession de
titres aux sonorités plus proches d'un DJ Quick ou d'un
Erik Sermon que d'un DJ Premier. Les morceaux Skunk (avec Kurupt),
Light it up ou encore Suave dawg thang n'ont pas fini d'enflammer
les dancefloors des clubs hip hop ; d'autant plus que Choclair
a un flow encore plus travaillé. Il nous le démontre
également sur des sons plus gras comme Mach 4 ou Situation
5.
Quant aux lyriques, le chanteur se dévoile sous 3 aspects
: Kareem Blake : le professionnel qui traite avec les gens du
business, Choclair : qui est celui que ces potes connaissent et
Blake Savage : qui représente son existence cachée.
Autrement dit, il nous divulgue sa vie.
Ce canadien nous confirme son talent, par ce second album surprenant,
en nous livrant 15 titres de qualité à la hauteur
de nos espérances.
Ses deux albums sont aussi la preuve qu'il est capable de rapper
avec n'importe qui et sur les musiques les plus variées.
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