C'est avec la malice d'un enfant et l'élégance
d'un prince que le pianiste Stefano Bollani s'est livré
à l'enregistrement de son second disque en solo, après
Les
fleurs bleues en 2002.
Il nous joue là sans réciter, quatorze titres aux
inspirations diverses. Pas de maniérisme académique,
pas plus que de torture cérébrale, ici tout est
prétexte au rêve, à l'évasion
Une reprise sombre et mélodique du Norvegian wood de
Lennon et McCartney pour commencer nous laisse envisager le meilleur,
un titre de Monk, sur lequel il s'épanche tranquillement,
et puis on assiste à une relecture amusée de Pierre
et le loup de Prokofiev avant de sourire à l'écoute
de Let's move to cleveland de Frank Zappa, interprétée
avec l'esprit d'Erik Satie. Si Stefano Bollani signe cinq titres,
d'autres compositeurs trouvent grâce à ses yeux,
Barbosa, Ginastera
Et comme tout musicien italien qui se respecte, il possède
ce goût prononcé pour la mélodie et le chant,
on le retrouve ainsi chanteur fragile ou utilisant un fisarmonica
pour un chant langoureux.
Pas de quoi s'ennuyer tout au long de ce disque, où la
virtuosité a laissé la place à la densité,
où l'esprit se mêle à la belle humeur.
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