Si pour le moment vous ne connaissez pas encore cette jeune anglaise
de 16 ans répondant au doux nom de Joss Stone, préparez-vous
à beaucoup entendre parler d'elle car The soul sessions
est sans conteste l'album du retour à une soul chaleureuse
et vintage à souhait, celle des années 60/70.
D'accord le coup de la jeune chanteuse blanche qui chante aussi
bien qu'une noire a été réalisé maintes
fois en passant par Mariah Carey, cette fois-ci les producteurs
ont découvert Joss et sa voix grâce à un télé
crochet organisé par la BBC et elle s'est retrouvée
entourée par Betty Wright (chanteuse de soul qui a connu
ses années de gloire dans les 70's et qui travaille avec
Angie Stone et P Diddy), Michael Mangini (producteur de David
Byrne,) et Steve Greenberg (producteur des coffrets The Complete
Stax 1958/68 et Otis ! The definitive Otis Redding).
Entouré par ses trois anges gardiens, Joss est partie
à Miami retrouver de vrais musiciens baignés depuis
bien longtemps dans la soul music et dont les CV sont particulièrement
remplis. On y retrouve Timmy Thomas aux claviers (c'est lui qui
écrivit, chanta et joua Why can't we live togheter, immortalisé
aussi pas Sade), Benny Latimore au piano (pillier pendant de longues
années du label TK), Little Beaver (guitariste du label
TK reconnu dans la soul et le blues qui joua avec Betty Wright
et George McCrae notamment sur le single Rock your baby) ainsi
que la batteuse Cindy Blackman qui accompagne Cassandra Wilson,
Lenny Kravitz, Christian McBride, Angie Stone
Inutile de dire qu'avec de telles pointures autour d'elle, Joss
a été plongée dans un bain d'authentique
soul music assez calme et sobre. Les enregistrements ont été
réalisés en live studio, pas de surproduction, d'arrangements
inutiles, les instruments sont feutrés et la voix féminine
rayonne.
Le choix des morceaux choisis comprend beaucoup de classiques
(pas les plus connus) qui furent écrits par les frères
Isley (For the love of you), Some kind of wonderful (écrit
par John Ellison, membre des Soul Brothers Six), All the king's
horses (d'Aretha Franklin)
La surprise vient avec le premier
single extrait : Fell in love with a boy, des Whites Stripes,
totalement revu à la sauce soul, avec les Roots à
l'accompagnement et Angie Stone qui est aux churs. Les tempos
sont assez calmes pour bien faire passer le feeling.
Le pari est réussi, on pourrait se croire reparti 30 ans
en arrière, à une époque où le mot
artiste avait une réelle signification. Que du très
bon d'un bout à l'autre avec quelques petits plus comme
Super duper love, For the love of you et Dirty man.
Espérons que Joss Stone et sa fine équipe confirment
vite cette excellente impression par une série de concerts
aussi bons que cet album qui est à déguster au plus
vite.
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