Si la patience est une vertu que certains musiciens ignorent,
ce n'est pas le cas de Stéphane Belmondo. Le trompettiste
sort ainsi un premier disque sous son nom après des années
de bons et loyaux services auprès des meilleurs : Laurent
Cugny, Lee Konitz, Marcel Azzola, Stéphane Grapelli, sans
oublier l'étroite collaboration qu'il entretient avec son
frère, le saxophoniste Lionel Belmondo, au sein d'un quintet
qui tourne depuis plusieurs années. A tel point, qu'on
disait toujours les frères Belmondo, sans finalement savoir
qui était l'un et qui était l'autre. Et le splendide
album L'Hymne
au soleil tournait encore sur nos platines, qu'arrive ce Wonderland.
Il va maintenant falloir mémoriser les prénoms.
Un disque où Stéphane Belmondo reprend dix morceaux
de Stevie Wonder. Le plus étonnant est qu'il n'a pas choisi
les plus connus, il a néanmoins ciblé les titres
retenus autour des années 70, période phare pour
le chanteur de Détroit.
On est d'entrée de jeu attiré par la trompette,
un son superbe, des phrases mélodiques et une émotion
sous-jacente, un souffle à fleur de peau. Les dix thèmes
ne sont que des ballades où le trompettiste trouve une
profonde inspiration.
Il s'est entouré d'un beau trio avec Eric Legnini au piano,
Paul Imm à la contrebasse et Laurent Robin à la
batterie. Son frère Lionel est présent et signe
des arrangements raffinés pour orchestre, sur cinq titres,
qui viennent donner une respiration tranquille. Le trompettiste
nous étonne avec une introduction au coquillage sur The
secret life of plants et que dire de la douce intimité
qui s'empare du duo piano-trompette sur Too shy too say. Un disque
lumineux.
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