C'est une musique qu'on entend cheminer à travers les
sentiers, s'installer sur les places des villages, s'immiscer
à travers une porte mal fermée ou une fenêtre
entrouverte, dévaler les collines du Sud, se ressourcer
à une fontaine ou s'abandonner au pied d'un palais vénitien.
Des images ! Voilà ce qui nous vient à l'esprit
dès les premières notes de ce disque. Rien de plus
normal nous direz vous, Jean-Pierre Como nous fait son cinéma,
à l'italienne ! Il met en scène ses origines avec
une sensibilité poétique et un lyrisme tendre.
Pour réaliser ce projet, le pianiste s'est choisi des
acteurs de tout premier plan, André Ceccarelli ou Stéphane
Huchard à la batterie, Christophe Wallemme à la
contrebasse et surtout la présence très remarquée
du clarinettiste Stéphane Chausse sur plusieurs titres
(écouter le superbe Bbzo ou Signore e signori). La musique
témoigne à la fois d'une belle douceur et d'une
énergie passionnée.
S'il nous avait démontré ses qualités de
pianiste acoustique sur son précédent Storia,
l'ex-clavier de Sixun récidive et confirme qu'il est un
compositeur doué, un hommage superbe à Nino Rota
(Nino), des images fugaces de Vittorio Gassman (Parfum de femme)
et le rire de Fellini qui défile (Intervista), le tout
dans un univers couleur sépia, une certaine idée
du Paradisio. Nous en tout cas, nous sommes sous le charme.
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