Les "Kings of Roots Reggae" font leur retour dans les
bacs avec ce nouvel opus Decaphonik. Un album attendu et une nouvelle
étape pour le groupe de reggae le plus respecté
de la scène française. En effet, après deux
albums écoulés à près de 90 000 exemplaires
et surtout des salles combles partout où ils passent, la
formation est à l'approche d'un nouveau palier qu'ils méritent
de franchir.
Le combo originaire du Val d'Oise composé de dix membres
a construit sa réputation désormais indétronable
sur la route, a tourné sans cesse pendant plus de six ans
dans toutes les salles et festivals de France. Ils ont ainsi conquis
le public reggae mais aussi bien le public rock ou chanson car
leur musique fédère et c'est surtout leur démarche
et leur engagement qui sont si respectables.
En effet, K2R a créé son propre label Aïlissam
il y a quelques temps déjà et pour assurer la promo
de ce nouvel album, le collectif a organisé une mini-tournée
avec concerts mais principalement rencontres-débats pour
expliquer le métier et les difficultés de l'indépendance
aussi bien que les nouvelles habitudes de consommation. Une volonté
louable qui portera peut être ses fruits
Quant à ce Decaphonik, il fait bien sûr la part
belle à la musique jamaïcaine avec du reggae roots
mais aussi du rocksteady, du ska, du ragga ou du dub et l'exploration
s'est poursuivie jusqu'au blues ou la soukouss ! Pour marquer
cette couleur, la réalisation a été confiée
à Tyrone Downie (ancien clavier des Wailers, qui a aussi
travaillé avec Tiken Jah Fakoly). Quelques invités
proches du groupe comme Manu de Tryo sur Another day ou, plus
étonnant, Karl Zéro sur le dark ragga : Clash Info
complètent la mosaïque.
Au final, seize morceaux équilibrés et variés
à la production parfaite. Mentions spéciales pour
les sublimes : Diplomate, Independance dub et Déshumanisé.
Indispensable.
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