Nouvel album de Mano-Solo, qui continue sur la lignée
du précédent (Dehors). La première chanson
Savane et ses rythmes de percussions africaines montrent l'animal
qui séjourne en Mano. L'Afrique et ses démons, le
soleil, la chaleur des musiques tribales mais aussi le ruisseau
parisien et ses nombreux égouts mal famés.
Offrant à son public des émotions bariolées
et beaucoup moins nombrilistes que dans le passé, les chansons
s'enchaînent facilement et leur écoute donne même
le courage de voir venir le futur avec de l'espoir (ce qui change
du passé).
Du vent montre que les Frères Misères sont encore
dans son cur et que la démarche révolutionnaire
n'est pas quelque chose d'individualiste mais un bien commun à
tout un train de sans grade. Il chante donc cette populace débordante
de la rue, il sirote ses airs dansants et sa voix cassée
de pilier de bistrots affamé, il s'offre la compagnie des
Têtes Raides sur Botzaris sans que l'on puisse parler de
duo mais parle surtout d'amour comme personne sur Moi j'y crois.
Chanteur réaliste ayant su développer son univers
vers des rythmiques tziganes, acoustiques et pleines de mélodies
gaies ou tristes, Mano Solo pèse sa vie dans la balance
et ma foi : elle pèse son poids avec 8 albums déjà
dedans.
|