Pour parodier un slogan, le Vienna Art Orchestra c'est le poids
des notes, le choc des arrangements avec ce brin d'humour qui
fait toute la différence. Depuis plus de vingt-cinq ans,
Mathias Ruegg dirige avec enthousiasme le Vienna Art Orchestra,
proposant pour chaque disque un concept nouveau, que ce soit sur
des compositions originales ou des relectures de grands compositeurs.
Pour ce dernier enregistrement, il s'est inspiré de citations
de grands jazzmen, chacune d'elles servant d'alibi pour un titre.
Les références à des chefs d'orchestre de
big band sont évidentes puisqu'on y retrouve : Don Ellis,
Quincy Jones, Duke Ellington, Stan Kenton, Lionel Hampton, Sun
Ra, Gil Evans, Artie Shaw, Thad Jones, Dizzy Gillespie, Vince
Mendoza, Count Basie & Harry James.
On y entend des solistes irréprochables, (superbe saxophone
baryton d'Herwig Scherrer), le swing y est servi avec fougue,
la pâte sonore de l'orchestre prend admirablement
et pourtant, au bout d'un moment, on sent que la machine tourne
à vide. Mathias Ruegg nous avait habitué à
des compositions plus malicieuses et plus audacieuses, un titre
chanté paraît même désuet.
Le guitariste Martin Koller, un nouveau venu, signe des résonances
électroniques qui offre de nouvelles perspectives et assène
un dernier titre très rock. Alors ne jetons pas la pierre
à un artiste qui nous a grandement gâté et
profitons de la belle énergie que contient ce disque.
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