Tout comme Clifford Brown, Sara Lazarus est née à
Wilmington, une petite ville du Delaware près de Philadelphie.
Bien avant de se décider à devenir une chanteuse
de jazz, elle étudia sérieusement le piano dès
l'âge de huit ans puis le saxophone ténor.
Sans trop connaître de monde elle débarqua à
Paris en 1984, motivée par la renommée flatteuse
dont jouie la capitale française auprès des musiciens
étrangers. Elle y retrouva une vieille connaissance en
la personne d'Illinois Jacquet qui l'engagea pour une tournée
dans le midi de la France avant de " taper le buf "
avec Arnaud Mattei, François Chassagnite, Dominique Lemerle,
Denis Badault et bien d'autres encore
Puis son talent la fit participer à de nombreux festivals
(Marciac, Crest Jazz Vocal, Montlouis, Braga, JVC Paris Jazz Festival
) accompagnée par Alain Jean-Marie, Jacky Terrasson,
Manuel Rocheman, Franck Ansallem, Ricardo Del Fra, Gilles Naturel,
André Michelutti
Lentement mais sûrement, Sara Lazarus força le respect
et l'admiration des musiciens et des mélomanes. En 1994,
elle gagna le premier prix du concours international Thelonious
Monk dont les membres du jury étaient, excusez du peu,
Jon Hendricks, Shirley Horn, Abbey Lincoln, Dianne Reeves, Jimmy
Scott
Tous apprécièrent son impeccable technique
vocale, ses qualités rythmiques, sa sensibilité,
son swing
Peu sensible aux paillettes, cette distinction suprême
ne lui a pas fait perdre la tête pour autant. Goûtant
ainsi aux douces joies d'être maman, Sara Lazarus pris son
temps.
Elle sort enfin un premier album sur lequel elle retrouve le
complice idéal Alain Jean-Marie au piano. Gilles Naturel
à la contrebasse confirme quant à lui le musicien
raffiné, juste et précis qu'il est. La batterie
est servie par deux maestros, Winard Harper (sideman très
prisé) et le fidèle Andrea Michelutti. Sur trois
plages Bireli Lagrene apparaît en invité de luxe.
Tout ce beau monde distille à Sara Lazarus un caviar sur
lequel la chanteuse se régale en se livrant avec naturel
et assurance. Le répertoire sélectionné par
ses soins nous laisse apprécier des chansons familières
mais non éternellement ressassées (Once upon a summertime,
Get out of town, He was too good to me, This can't be love, September
song, Smile
).
Magistral !
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