Son credo : le vent charrie toujours les ordures. Poney Club
fait souffler des éléments malsains sur les flammes
encore actives, attisées par les ex-empereurs du lo-fi,
Tortoise.
Défiant autant les lois de la bienséance que celles
de l'attraction, ces Orléanais sans tabou précipitent
le néophyte dans un bain bouillonnant acide, aux arrières
goûts aigre-doux. Il y flotte, de manière ordonnée,
concrétions noisy et grumeaux pop-arty (l'ombre des Doves
plane par instant).
Le combo nous sert une ciguë post-rock à déguster
en dix gorgées lancinantes, jusqu'à l'asphyxie finale.
Mises à part quelques lampées voisines de Sonic
Youth ou Fugazi, assorties d'une poignée d'interférences
mélancolico-pastorales, les jockeys de l'enfer balayent
un planisphère chaotique et crasseux. Quelques digressions,
tout en cordes lianes, agissent en contrepoint de cascades de
contretemps. Clair-obscur, translucide donc.
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