Si la reformation des Pixies l'an dernier laissait augurer un
brillant retour, Frank Black travaillait conjointement à
l'enregistrement de son neuvième album solo et le premier
depuis 1996.
Il donna rendez-vous aux musiciens à Nashville en avril
2004 pour enregistrer ses nouvelles chansons ainsi que quelques
reprises, le tout dans un vaste registre pop calme.
Parmi les musiciens invités, Frank a convié le
guitariste Steve Crooper (dont le volumineux CV ressemble en taille
à l'annuaire de l'Ile de France), Chester Thompson (Genesis
et Phil Collins, Santana, Frank Zappa), David Hood (membre avec
Steve Winwood et Jim Capaldi de Traffic), Anton Fig (qui travailla
avec Bob Dylan, James Brown, Miles Davis) pour n'en citer que
quelques uns dans ce succulent casting.
Si Frank nous a habitué à beaucoup de diversité
dans ses compositions depuis bien longtemps, ici il retrouve l'Amérique
profonde avec une pop music peu rugueuse, particulièrement
bien jouée avec des mélodies agréables avec
beaucoup de parties de guitares à l'image de My life is
in storage.
La couleur musicale choisie rappelle parfois celle d'un autre
songwriter américain : Calvin Russel, ce qui n'est pas
forcément la plus mauvaise des références.
Frank calme le tempo avec des ballades comme Violet où
ses amis musiciens savent se faire discrets.
Frank Black s'est offert un grand plaisir enregistrant ce disque
avec de nombreuses pointures que l'on trouve rarement regroupées
sur un seul album et qui ont participées à l'écriture
des grandes pages de la musique américaine dans son ensemble.
Même la production est l'uvre de Jon Tiven (de Wilson
Pickett à Robert Plant) qui a acquis une solide expérience
depuis plusieurs décennies.
Un disque qui sent bon les classiques et les racines musicales
de la culture américaine. A écouter.
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