Buck 65 est un artiste hors norme. Issu de la scène hip
hop et féru de littérature, le rappeur canadien
nous sort régulièrement une nouvelle galette souvent
innovante.
Ce nouvel album n'échappe pas à la règle.
Cette maison secrète recelle plein de surprises diverses
et peu communes dans le hip hop urbain. Il est souvent question
de musique folk, avec moins de basses et plus de mélodies
que dans les productions précédentes. La guitare
et le piano occupent une place importante, à commencer
par ce Rough house blues, titre Dylanien. Buck 65 se permet même
des délires psyché avec 65isme que le regretté
Franck Zappa n'aurait pu renier.
On retrouve le style plus traditionnel de Buck sur Surrender
to strangeness. Mais les instrumentations sont extrèmement
soignées. Il est à présent accompagné
d'un vrai groupe et les arrangements de cordes ajoutent de la
mélancolie à un univers déjà rempli
de tourments. Puis on est à nouveau surpris avec le titre
Blanc bec, très rock et agrémenté de scratchs.
L'ouverture d'esprit est nécessaire pour apprécier
ce disque. Mais le résultat est excellent et mérite
que l'on s'y attarde. Buck 65 parviendra peut-être à
réconcilier les fervents défenseurs d'une musique
devenue élitiste et les amateurs de flow hip hop.
|