Au pays du football, des plages de sable chaud, des belles créatures,
du carnaval, de la samba et de la bossa (oui ça fait beaucoup
de clichés), est née une voix chaude et prenante,
celle de Céu. Une de plus ? Pas si évident car dans
ce premier album éponyme, il y a ce petit quelque chose
en plus qui fait toute la différence.
Pourtant, à première vue, Céu est une jeune
femme bien respectueuse de ses racines et de la musique avec laquelle
elle a grandi. Mais son intelligence est de ne pas s'arrêter
là. Voilà pourquoi elle n'hésite pas à
explorer d'autres influences que le folklore de son pays connaît
parfois mal : la soul, le funk, les beats afro, l'électro
ou encore le jazz.
Elle n'est pas la seule à produire un son métisse
au Brésil, d'autres l'ont fait avant elle (Bebel Gilberto
par exemple), mais elle apporte une fraîcheur vivifiante
à ce brassage musical, produisant un disque reposant sans
être ennuyeux, calme sans manquer de rythme.
Tous les morceaux sont plus beaux les uns que les autres. Après
une petite intro légère et un peu inutile, le disque
s'ouvre sur le magnifique Lenda. La suite est à l'image
de ce titre : frais, rythmé, savoureux et planant. Malemolência,
10 contados, Concrete jungle, Véu da noite ou encore l'excellent
Bobagem en sont de bons exemples.
Céu fait preuve d'un grand talent en nous livrant un album
aussi coloré et ennivrant que son beau pays natal. Eh oui,
le Brésil ce n'est pas " que " Ronaldo, Copacabana
et le carnaval ! C'est aussi et surtout du bon son !
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