Si vous prenez le chanteur d'un ex-groupe splitté, que
vous ajoutez le guitariste de ce même groupe disparu et
qu'ils décident de remonter un duo glamour-rock, vous aurez
le meilleur du premier groupe avec les avantages de les laisser
affranchis dans leurs inspirations.
Avec The tears, Bernard Butler pour qui le costume de Suède
boursouflait sa musique, trouve ici une coupe à sa mesure.
Quant à Brett Anderson depuis que sa sur lui a mis
un disque de Bowie entre les mains il ne rêve que de devenir
une rock star.
Par son timbre de voix, sa pose similaire on l'a souvent comparé
à son maître, ce n'est pas dans ce nouvel opus que
la comparaison va cesser. Mais c'est aussi pour cette raison que
nous avons tant aimé ce groupe qui n'avait pas peur de
ses opinions et de ses pompages.
Alors pourquoi remonter un projet autour de deux fortes identités
? Essentiellement pour le plaisir des personnes de bonne compagnie.
Here come the tears est donc beaucoup plus libre, un avènement
créatif surexcité, avec le sentiment qu'un travail
groupé anime l'inspiration, de grands moments de musique
notamment sur Imperfection où la mélodie galope
sur une ligne électrique et c'est sans démordre
que les La la la de Lovers peuvent devenir vite entraînants.
Mélangeant des ballades où la voix de Brett se
tasse comme sur The ghost of you et des ponts de guitares foisonnants
précisément sur Autograph ou Refugees, c'est de
la breat-pop comme on ne croyait plus en entendre à l'heure
des Franz Ferdinand.
Très étudié, soigné, calculé,
leur album trouve une oreille attentive par un son et des gimicks
hyper-connus tellement bons à réentendre. C'est
vers les Smiths que la comparaison va pouvoir se déporter
désormais. Les autres musiciens du groupe qui ne sont à
la base que des faire-valoir des deux monstres tiennent pourtant
bien la route pour les accompagner sur le délire d'un revival
années 90.
En savoir plus
sur The Tears.
|