Il y en a qui reviennent de loin, Da Silva fait partie de ceux-là.
Après un début de carrière punk très
précoce et très instable, c'est en première
partie de Cali qu'on le retrouve, avec une musique teintée
de folk et surtout de beaucoup plus d'expériences.
Décembre en été a beau être son premier
album, on ne le croirait pas. Ses compositions, bien que relativement
courtes, sont extrêmement efficaces, une écoute suffit
pour déjà commencer à fredonner les airs.
Il va à l'essentiel, comme un artiste qui, au bout du chemin,
a besoin de faire le bilan. On pourrait appeler ça la maturité,
mais ça serait trop facile et bien trop restrictif.
Bien qu'il paraisse léger et appréciable facilement,
Décembre en été est plus complexe. Une écoute
trop rapide le rangerait dans la chanson française actuelle,
entre Louise Attaque et Aldebert. Bien au contraire, si on lui
prête l'attention qu'il mérite, on voit très
rapidement que Décembre en été n'a rien à
voir avec cette scène, ce que Da Silva revendique (à
juste titre, donc).
Certains titres comme L'indécision, La traversée,
Se fendre les joues, La meilleure amie ou encore le très
politique Une éclaircie font la part belle à la
franchise et à l'originalité du travail de Da Silva
qui repose sur des mélodies dépouillées.
Faire simple pour faire bien, voilà l'objectif que s'est
fixé notre homme. Il fallait oser, Da Silva l'a fait, et
sans prendre personne en traître. A écouter d'urgence
et avec beaucoup d'attention !
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