Au moment où le swing manouche a gagné une légitimité
dans les médias et en même temps un public toujours
plus nombreux qui le plébiscite, demandez donc à
un guitariste ou à un amateur du genre de vous donner un
nom. Celui de Tchavolo Schmitt risque de revenir plus souvent
que bien d'autres. Le réalisateur Tony Gatlif l'avait d'ailleurs
retenu pour interpréter le rôle du professeur de
guitare dans son film Swing.
Il est sans doute (dans les musiciens en activité) l'un
des meilleurs gardiens du panthéon Django et possède
un jeu généreux, savoureux et sensible, il sait
aussi se faire compositeur habile (par trois fois sur ce dernier
enregistrement).
Loutcha est un album aux compositions enjouées, aux rythmes
diaboliquement entraînants (Sweet sue, just you, Some of
these days, Stomping at decca
), aux intros véhémentes,
signature inimitable du guitariste ( Anstela, Pour Flavio
)
et à la sensualité tranquille ( Que reste-t-il de
nos amours ?, Chez Jacquet
).
Dans une formation identique au quintet du Hot Club de France,
les accompagnateurs sont aussi à la fête, Mayo Himbert
et Martin Limberger aux guitares rythmiques, Claudius Dupont à
la contrebasse, ainsi que le violoniste Costel Nitescu qui laisse
aller son archet avec swing et tendresse, tout en mélodie.
Quant à Tchavolo Schmitt, on se délecte de son jeu
enflammé, semblant improviser sans effort à chaque
instant avec tact et émotion.
Le dernier disque de Tchavolo Schmitt est une nouvelle fois
un indispensable à l'auditeur avisé.
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