Ben Sidran, c'est un peu le grand copain qu'on souhaiterait avoir.
L'homme est érudit, il a d'ailleurs sorti son premier album
la même année durant laquelle il a défendu
sa thèse (sur le jazz) de doctorat de philosophie. Auparavant,
il jouait des claviers dans la Steve Miller Band, c'est même
lui qui a cosigné le fameux Space cowboy. Il suivra ensuite
sa carrière musicale sur les versants du jazz, aussi bien
comme chanteur, pianiste, producteur et présentateur à
la radio pour l'émission Jazz alive et plus tard Sidran
on record sur la National Public Radio. Durant ses émissions,
il recevra tout ce que le jazz compte comme personnalité
de premier plan.
C'est aujourd'hui à un double événement
que nous sommes conviés. Tout d'abord, un disque enregistré
en public en novembre 2004 à Paris, là aussi pour
une radio. Ben Sidran nous livre une musique sans esbroufe, sans
prétention, entre jazz et blues, avec une passion grosse
comme ça. Le chanteur s'accompagne au piano, porté
par des musiciens sobres mais dépositaire de la culture
jazz. Bob Rockwell est au saxophone et à la flûte,
Billy Peterson à la contrebasse et le fiston, Leo Sidran
à la batterie. Pas vraiment crooner mais toujours charmeur,
sa voix chaude nous emmène entre chant tranquille et talk-over
dans l'histoire de la musique afro-américaine. Deux instrumentaux
laissent la part belle à son piano et au saxophoniste,
le langoureux Lady sings the blues et le plus swinguant I like
it here.
Ensuite, paraît pour la première fois traduit en
français, son livre Talking Jazz qui rassemble une sélection
de quarante interviews des plus grands jazzmen, mis en confiance
par Ben Sidran qui a su se faire leur oreille intime grâce
à sa connaissance du jazz et au profond respect qu'il voue
à ses invités. On retrouvera ainsi les témoignages
de Miles Davis, Gil Evans, Dizzy Gillespie, Max Roach, Sonny Rollins,
Michel Petrucciani, Herbie Hancock, Keith Jarrett, Carla Bley,
Wynton Marsalis, Bobby Mc Ferrin
A lire et à écouter donc, l'outil de chevet par
excellence.
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