On connaît maintenant bien le style de la chanteuse Mina
Agossi, elle a su ouvrir une voie nouvelle entre jazz, rock et
drum'n bass. Un univers dépouillé porté par
une contrebasse et une batterie et puis cette voix hors norme
qui sait se faire instrument et qui ne rechigne pas à la
prise de risques.
Et si la chanteuse a changé de maison de disques et de
batteur (Ichiro Onoe remplace Bertrand Perrin), elle continue
à fouiller sans retenue mais avec quelques nouveautés
la brèche entrouverte précédemment. Des éléments
de musique africaine font leur apparition, des percussions et
un instrument à cordes apportent un nouvel éclairage.
Le trompettiste Rob Henke apporte aussi toute sa fantaisie et
son mordant sur quelques titres.
Mina nous offre aussi une berceuse charmeuse, You qu'elle fait
suivre d'une version inquiétante de Voodoo Chile de Jimmy
Hendrix. La chanteuse semble prendre de l'assurance, elle privilégie
son registre médium et ne fait jamais preuve de virtuosité.
Elle fait des choix plus tranchés et se lâche même
à capella pour une douce mélodie sur Rose petals
et surprend son monde en interprétant Au bois de Boulogne,
une valse de Francis Lemarque, rengaine livrée sans rancune.
On peut retrouver un autre titre en français placé
en titre fantôme, Clopin-clopant sur laquelle on la retrouve
une nouvelle fois seule à la voix.
Well you needn't s'inscrit dans la continuité, celle d'un
jazz inventif auquel elle a su donner plus de chaleur, la maturité
peut-être tout simplement.
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