Ralph Thamar est un ambassadeur de la latinité, né
en Espagne, il émigre à Cuba avant de s'exiler au
Mexique et parcourt toute la mer des Caraïbe pour enchanter
les nuits chaudes. Il se glisse ici dans le rôle parfait
du latin lover, sa voix de crooner, sans effet, s'adonne à
des relectures de boléros venus de Cuba, Haïti, de
Saint Domingue ou du Brésil, des classiques des années
trente à cinquante qui nous rappellent que la danse se
fait aussi à deux, enlacés en rythmes. Siboney reste
décidément un classique indémodable, Fé
van possède la sonorité gourmande de la langue créole,
Perfume de gardenia, le charme désuet des rengaines d'antan
et Tres palabras s'offre quelques accords jazz en cachette. Les
Antilles recèlent des lenteurs sensuelles qui possèdent
cet étrange sentiment d'intemporalité.
Ralph Thamar a su confier la direction musicale au pianiste d'origine
martiniquaise Mario
Canonge. Ce dernier se fait discret et touchant et assure
son rôle d'accompagnateur sans aucune faute de goût
s'offrant quelques passages instrumentaux bien vus. La rythmique
se voit complétée par Alex Bernard à la contrebasse
et Miguel Gomez aux percussions.
A se glisser tranquillement entre les oreilles et à savourer
en sirotant un cocktail si l'on n'est pas danseur.
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