Il y a quelques mois de cela, nous avions apprécié
sans retenue la relecture électro de grands noms du jazz
par Nicolas Repac, mais ici on reste septique quant à une
telle démarche ne pouvant que constater le peu d'imagination
dont on sut faire preuve les différents remixer.
Certes quelques titres attirent l'oreille curieuse, mais (c'est
le titre qui le dit) peut-on s'attaquer aux artistes révolutionnaires
du jazz avec de simples beats électro et autres sons synthétiques
répétitifs et clichés ? On entend ainsi des
compositions de Charles Mingus, Archie Shepp, Oliver Nelson ou
Dizzy Gillespie affublés de scratchs, de percussions ou
de nappes de clavier sans grand intérêt. On peut
se dire que le mixage est bien fait et que les différents
éléments historiques s'imbriquent sans interférence.
Mais que penser lorsqu'on frôle le smooth jazz sur Astral
Traveling, la joliesse sur le chef d'uvre d'Oliver Nelson,
Stolen Moments ? On s'aperçoit aussi que l'Attica Blues
d'Archie Shepp se suffit à lui-même pour exister
et faire vibrer. Mizrab du guitariste Gabor Szabo est ici transformé
en ritournelle pop qui tourne vite en rond.
Un seul titre sort du lot et ce n'est certainement pas le fruit
du hasard s'il s'agit de la seule composition écrite pour
ce disque, At Night composée par Ravi Coltrane est le seul
titre à ne pas être remixé et offre une vraie
bouffée d'oxygène. Julie Patton y déclame
un poème de la plume de John Coltrane.
Rien de bien révolutionnaire en somme, un conformisme
tranquille qui semble être bien loin de l'esprit des jazzmen
de l'époque.
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