Trop souvent calibré et formaté ces derniers temps,
tantôt par des chanteuses blondes ou tantôt par les
mêmes en brunes, le jazz vocal, même s'il nous laisse
apprécier quelques belles voix (et non quelques belles
voies !), ne fait plus assez rêver les amateurs mais plutôt
s'enrichir quelques hommes d'affaires peu scrupuleux vis à
vis de cet art plus que centenaire.
Claudia Solal (fille de Martial Solal) publie un album enregistré
en 2004 en duo avec Benjamin Moussay. Chanteuse de son état,
elle illumine pourtant tout au long des dix-huit pièces
sélectionnées un album qui sort véritablement
des sentiers battus, du moins ceux mentionnés plus haut.
Avec aisance et conviction la chanteuse impressionne par la remarquable
palette de couleurs qu'elle propose et utilise ici. Au gré
des registres rencontrés elle chante, parle ou crie, diversifiant
avec risques et talent un répertoire fait de compositions
originales et de standards.
A ses côtés, Benjamin Moussay est à la hauteur
du projet. Qu'il accompagne Claudia Solal au piano ou autres claviers,
il est toujours là, indispensable, complice à chaque
mesure, inspiré, mélodieux, fin, consistant, fougueux,
mielleux
Porridge days témoigne d'une belle osmose entre ces deux
musiciens. Un album parfait pour ceux qui veulent écouter
autre chose !
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